Question écrite n° 48565 :
carburants

11e Législature

Question de : M. Jacques Le Nay
Morbihan (6e circonscription) - Union pour la démocratie française-Alliance

M. Jacques Le Nay appelle l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur une hausse spectaculaire du prix de l'essence à la pompe. Cette situation s'explique évidemment par l'augmentation du prix du baril qui, après avoir atteint son maximum sur la décennie 1990 au cours de l'hiver 1996-1997 (à environ 24 dollars le baril), est tombé en 1998 à un minimum historique de 9,5 dollars et s'est depuis envolé pour atteindre plus de 30 dollars. Les répercussions sur le prix des carburants sont manifestes, se traduisant par un prix de l'essence qui a atteint des niveaux inédits et largement infondés. Il rappelle cependant que l'Etat, au travers de la TIPP (taxe inférieure sur les produits pétroliers) réalise un prélèvement considérable de 80 % sur le prix de l'essence. L'Etat peut donc influer directement sur le prix de l'essence en diminuant ce prélèvement. Il est vrai que le poids élevé de la fiscalité dans le prix des carburants a longtemps eu une justification. Il correspondait à une volonté délibérée de tous les pays d'Europe suite au premier choc pétrolier de 1973. A l'époque, ce prélèvement était apparu comme un moyen de freiner la consommation d'une matière première rare et sujette à de fortes variations de ses cours et d'inciter à l'économie d'énergie tant par les automobilistes que par les constructeurs automobiles. Or, aujourd'hui, la dépendance vis-à-vis du pétrole s'est considérablement réduite et les véhicules sont beaucoup moins gourmands en carburant et moins polluants grâce aux efforts des constructeurs. En outre, le prix élevé de l'essence, considéré comme un moyen de décourager l'usage des véhicules particuliers au profit des transports en commun, a échoué dans ses objectifs. La consommation nationale de carburant et la taille du parc automobile ne cessent en effet d'augmenter. Dans ces circonstances, les automobilistes sont devenus un marché captif aisément imposable. En conséquence, compte tenu de l'augmentation spectaculaire du prix de l'essence, il lui demande de bien vouloir étudier la mise en place d'une baisse significative de la taxe sur les carburants afin de réduire ainsi le coût de l'essence à la pompe. Une telle décision attendue des Français n'exclut bien évidemment pas que simultanément le Gouvernement rappelle fermement à l'ordre les producteurs et les encourage à maîtriser davantage les hausses du prix du pétrole et surtout à répercuter les baisses de prix lorsqu'elles se produisent.

Données clés

Auteur : M. Jacques Le Nay

Type de question : Question écrite

Rubrique : Énergie et carburants

Ministère interrogé : économie

Ministère répondant : économie

Dates :
Question publiée le 10 juillet 2000
Réponse publiée le 29 janvier 2001

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