Question écrite n° 49202 :
brevets

11e Législature

Question de : M. Michel Bouvard
Savoie (3e circonscription) - Rassemblement pour la République

M. Michel Bouvard appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur le projet du Gouvernement de signer un accord intergouvernemental mettant fin à l'obligation de traduction des brevets européens en français. En juin 1999, le Gouvernement et les professionnels étaient parvenus à un compromis. Le Gouvernement s'était alors engagé à défendre, lors de la conférence intergouvernementale sur le brevet européen initiée par la France, la solution limitant l'obligation de traduction à la seule partie de la description du brevet indispensable à la compréhension de l'invention, et permettant de répondre au problème de réduction des coûts de traduction, sans porter atteinte à l'exigence de traduction en français de tout ce qui fonde les droits conférés par le brevet. Contre toute attente et sans nouvelle concertation, le Gouvernement s'est rallié à une position opposée qui mène inéluctablement au « tout anglais » et menace les intérêts économiques de la France. Les Etats signataires de cet accord devront renoncer aux exigences actuelles de traduction des brevets en langue nationale, et les déposants devront choisir l'une des trois langues officielles : allemand, anglais, français. Ce dispositif conserve au français les apparences d'une langue officielle de l'Europe, mais le marginalise en favorisant la domination de l'anglais d'ores et déjà utilisé pour la majorité des brevets déposés. Le danger est grand d'exclure les PME françaises et d'accélérer un mouvement qui tend à faire de la langue anglaise la langue unique de la technologie et de l'industrie. Cette position est donc totalement en contradiction avec les intérêts des entreprises françaises et avec l'article 2 de la Constitution qui stipule que « la langue de la République est le français ». Derrière l'enjeu de la langue des brevets se pose à la France l'enjeu primordial de la politique technologique et industrielle. Il lui demande, en conséquence, ce qu'il entend entreprendre pour défendre la langue française lors de la prochaine conférence intergouvernementale du 16 octobre 2000 comme le Gouvernement s'y était engagé initialement.

Données clés

Auteur : M. Michel Bouvard

Type de question : Question écrite

Rubrique : Propriété intellectuelle

Ministère interrogé : éducation nationale

Ministère répondant : éducation nationale

Dates :
Question publiée le 24 juillet 2000
Réponse publiée le 23 octobre 2000

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