soins et maintien à domicile
Question de :
M. Jacques Le Nay
Morbihan (6e circonscription) - Union pour la démocratie française-Alliance
M. Jacques Le Nay * appelle l'attention de Mme la ministre de l'emploi et de la solidarité sur le profond mécontentement dont lui ont fait part les infirmiers et infirmières libéraux de sa circonscription. Ces derniers protestent vigoureusement contre le projet de soins infirmiers (PSI) qui risque de mettre en péril leur profession et qui va à l'encontre du maintien à domicile des personnes âgées. En effet, une part importante de leur travail en dehors des soins est la réalisation d'actes d'hygiène, de prévention d'escarres, d'observation et de surveillance. Acteurs essentiels de la santé publique, ils représentent le trait d'union entre les personnes soignées et l'ensemble des professionnels médicaux (médecins, kinésithérapeutes...). Proches de leurs patients, ils considèrent que la personne soignée doit l'être dans sa globalité sans dissocier l'aspect technique de l'aspect humain du soin. C'est pourquoi, ils sont particulièrement choqués que le PSI puisse proposer de les remplacer par des personnes non qualifiées pour réaliser les soins d'hygiène. Comment des personnes non formées pourraient, en quinze jours de formation, remplacer des infirmiers qui ont suivi trois années d'études après le baccalauréat et qui possèdent au moins trois années d'expérience ? En outre, il est fort à craindre que plusieurs milliers d'infirmiers ne se retrouvent dans l'obligation de fermer leur cabinet si une telle réforme était appliquée. Parallèlement, ce sont plusieurs milliers de patients qui se retrouveraient sans couverture médicale puisque cette catégorie de soins ne sera plus prise en charge par les CPAM. Aussi, comment les familles feront-elles pour rémunérer les auxiliaires de vie avec des modestes retraites, surtout dans le milieu rural, tout en sachant que l'ensemble des patients ne bénéficieront pas de l'allocation spécifique dépendance ? En conséquence et face aux inquiétudes multiples suscitées par le PSI, il lui demande si elle entend véritablement valider une telle réforme qui semble être motivée essentiellement par une maîtrise purement comptable des soins, par une volonté d'un nouveau transfert de charges de la part de l'Etat et qui risque de créer dans notre pays les conditions d'une médecine à deux vitesses.
Auteur : M. Jacques Le Nay
Type de question : Question écrite
Rubrique : Santé
Ministère interrogé : emploi et solidarité
Ministère répondant : emploi et solidarité
Dates :
Question publiée le 2 octobre 2000
Réponse publiée le 22 octobre 2001