fonctionnement
Question de :
Mme Chantal Robin-Rodrigo
Hautes-Pyrénées (3e circonscription) - Radical, Citoyen et Vert
Mme Chantal Robin-Rodrigo appelle l'attention de M. le ministre de la défense sur la situation actuelle des forces de gendarmerie face à l'évolution des crimes et délits en France. En effet, la publication des statistiques sur les crimes et délits en 2000 a été un coup dur pour la gendarmerie nationale. Dans ses zones de compétence, rurales et périurbaines, l'augmentation globale atteint 9,45 % contre 4,48 % en zone urbaine, placée elle sous l'autorité de la police nationale. Cette hausse constitue un renversement de tendance, puisque depuis 1995 les chiffres concernant les gendarmes étaient orientés à la baisse. De plus, la gendarmerie serait désormais confrontée à une délinquance qu'elle ne connaissait pas il y a une dizaine d'années. Même si les différends de famille et de voisinage représenteraient encore la majorité de ses interventions, elle devrait, de plus en plus, faire face aux délits de voie publique (+ 10,79 % en 2000), considérés comme la cause essentielle du sentiment d'insécurité ressenti actuellement au sein de la population. Seraient pointées du doigt les grandes agglomérations qui « gangreneraient » les zones périurbaines, voire rurales, grâce aux axes routiers rapides qui facilitent de fait la fuite des malfaiteurs et le transport de stupéfiants. Par ailleurs, et selon la Fédération nationale des maires ruraux, la mobilité des jeunes serait l'une des principales causes de la délinquance à la campagne. Mais la délinquance en zone de gendarmerie ne serait pas seulement « importée », elle serait aussi locale. L'accroissement des vols (+ 10,36 %), ou celui des agressions, notamment de personnes âgées, ne pourrait pas être mis à la seule charge des gens venus d'ailleurs. L'apparition de populations nouvelles, rassemblant des dizaines de nationalités différentes, serait un phénomène récent que les gendarmes maîtriseraient mal. Enfin, il serait à déplorer une certaine tendance à la « déprofessionnalisation » de la gendarmerie (sur 60 000 gendarmes départementaux, 10 000 seraient des auxiliaires), auquel s'ajouterait un manque de moyens flagrant (peu de voitures rapides pour prendre en chasse les malfaiteurs, de matériel informatique performant, etc.). Compte tenu de l'ensemble de ces éléments, elle lui demande donc de bien vouloir lui préciser quelles mesures urgentes il entend prendre afin d'améliorer l'adaptation de la gendarmerie nationale aux nouvelles formes de délinquance relevées sur son territoire de compétence.
Auteur : Mme Chantal Robin-Rodrigo
Type de question : Question écrite
Rubrique : Gendarmerie
Ministère interrogé : défense
Ministère répondant : défense
Dates :
Question publiée le 16 avril 2001
Réponse publiée le 23 juillet 2001