Question écrite n° 61541 :
médecins

11e Législature

Question de : M. Jean-Luc Préel
Vendée (1re circonscription) - Union pour la démocratie française-Alliance

M. Jean-Luc Préel attire l'attention de Mme la ministre de l'emploi et de la solidarité sur la pénurie de spécialistes dans certaines professions médicales. Les chiffres publiés par les pouvoirs publics viennent en effet confirmer les inquiétudes des Français ; les anesthésistes ne seront plus que 6 500 en 2020 contre 10 000 aujourd'hui, suite à une désaffection des candidats, du fait des responsabilités prises, des gardes trop lourdes et trop nombreuses et d'un salaire insuffisant. Les gynécologues et obstétriciens sont, quant à eux, 5 000 aujourd'hui, et ne seront plus que 3 760 dans 20 ans. La situation est également comparable, sur une même échelle de temps, pour les ophtalmologistes qui, actuellement au nombre de 5 300, ne seront plus que 2 500 à l'horizon de 2020. La pédiatrie de ville souffre, elle aussi, de départs nombreux à la retraite, qui ne sont pas compensés par le nombre de pédiatres formés. Pour toutes ces professions, les dysfonctionnements, déjà très nombreux, attisent les conflits sociaux et les revendications catégorielles, symboliques des attentes exprimées par les patients eux-mêmes, lassés de devoir attendre six mois pour un rendez-vous chez l'ophtalmologiste ou inquiets devant les manques de personnels dans les hôpitaux et les cliniques. Ces pénuries, reconnues et parfaitement comptabilisées par les projections des pouvoirs publics, inquiètent légitimement l'opinion, attachée à la qualité des soins et à une médecine performante qui sache répondre rapidement aux besoins. Le nombre d'étudiants formés dans les spécialités susvisées ne pourra pourtant pas combler l'ensemble des départs à la retraite. En outre, la pénurie de spécialistes est d'autant plus alarmante qu'elle s'ajoute au manque chronique d'infirmières et de sages-femmes. Face à cette situation, une réforme de la santé s'impose en France, axée sur une refonte des statuts, une revalorisation des salaires proportionnelle à la pénibilité et à la responsabilité des actes (notamment pour les anesthésistes), sur des créations et attributions de postes suffisantes pour assurer un maillage optimal du territoire, et sur une augmentation du nombre des internes formés chaque année. Son attention a été attirée une nouvelle fois sur ces questions par les syndicats, et il souhaiterait que la ministre l'informe des solutions et mesures susceptibles de conduire davantage d'étudiants vers les filières spécialisées susvisées, afin de garantir des effectifs suffisants à l'avenir, condition d'une médecine de qualité.

Données clés

Auteur : M. Jean-Luc Préel

Type de question : Question écrite

Rubrique : Professions de santé

Ministère interrogé : emploi et solidarité

Ministère répondant : emploi et solidarité

Dates :
Question publiée le 28 mai 2001
Réponse publiée le 23 juillet 2001

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