Question écrite n° 62284 :
hépatite B

11e Législature

Question de : M. Michel Destot
Isère (3e circonscription) - Socialiste

M. Michel Destot attire l'attention de M. le ministre délégué à la santé sur les interrogations des personnes qui souffrent de troubles consécutifs à un vaccin contre l'hépatite B. Son attention a été attirée sur cette question par les proches de deux personnes résidant en Isère récemment décédées des suites de troubles neurologiques rares identifiés comme un syndrome de la sclérose latérale amyotrophique (SLA). Leurs premiers symptômes sont apparus moins de deux mois après la troisième injection du vaccin contre l'hépatite B. Ces personnes, comme la plupart des 1 800 cas recensés par l'association REVAHB (réseau vaccin hépatite), ont été vaccinées à la suite de la grande campagne de vaccination nationale lancée en 1994. Si l'on se réfère aux investigations de plusieurs journalistes, il semble probable que la décision de mettre en place cette campagne ait reposé sur des données sanitaires fournies par les laboratoires qui commercialisent ce vaccin. Données qui ne correspondent pas à celles d'un pays développé. C'est ainsi que des affirmations douteuses telles que « l'hépatite B se transmet par la salive » ou « elle fait plus de victimes en un jour que le sida en un an » ont été utilisées pour justifier la vaste campagne de vaccination lancée à cette époque. En 2000, plusieurs cas de troubles graves suspectés d'être consécutifs à la vaccination étaient signalés. Appliquant, alors, un principe de précaution sanitaire, le ministère de la santé a décidé de suspendre la vaccination systématique des collégiens et de mettre un frein à l'incitation publicitaire pour ce vaccin. Aujourd'hui, de nombreux médecins recommandent encore cette vaccination. Certains s'appuient sur les arguements développés à l'époque. Dans ces conditions, les membres des familles des malades et l'association REVAHB souhaitent que chaque personne à qui le vaccin est proposé soit réellement informée des modes de transmission de l'hépatite B pour évaluer par elle-même son degré d'exposition aux risques. Pour cela, il semble indispensable de mener une véritable campagne d'information des médecins rétablissant la vérité sur cette maladie et informant des risques possibles (même rares) de la vaccination. Celle-ci semble d'autant plus nécessaire qu'elle contribuerait à l'enquête de pharmacovigilance sur ce vaccin, en incitant les médecins témoins de maladies neurologiques ou auto-immunes rares à interroger leur patient sur leurs antécédents vaccinaux, ce qui n'est pas une pratique systématique aujourd'hui. Il lui demande donc de préciser les mesures qu'il entend prendre pour rétablir la vérité concernant l'hépatite B et l'utilité, indéniable mais limitée à certaines populations, de ce vaccin.

Données clés

Auteur : M. Michel Destot

Type de question : Question écrite

Rubrique : Santé

Ministère interrogé : santé

Ministère répondant : santé

Dates :
Question publiée le 11 juin 2001
Réponse publiée le 12 novembre 2001

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