Question écrite n° 64264 :
Algérie

11e Législature

Question de : M. Michel Destot
Isère (3e circonscription) - Socialiste

M. Michel Destot attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la situation inquiétante en Algérie, et plus particulièrement dans la région de Kabylie. Depuis le 18 avril dernier, date de la mort d'un adolescent dans une gendarmerie proche de Tizi-Ouzou, des marches pacifiques suivies d'émeutes à répétition se succèdent dans la région Kabyle, mais aussi dans d'autres régions du pays. Il semble, en effet, que le mouvement de protestation né en Kabylie soit porteur de revendications qui dépassent largement des problèmes de cultures minoritaires pour rejoindre des préoccupations partagées dans l'ensemble du pays par les démocrates, et plus largement par tous ceux qui rejettent le pouvoir militaire et dénoncent les difficultés sociales des Algériens (chômage, mal-vie, corruption, etc.). Le 16 juin dernier la marche de protestation contre la répression en Kabylie a donné lieu à l'une des plus grandes manifestations populaires contre les autorités que l'Algérie ait connu depuis l'indépendance. Si le pouvoir algérien prétend avoir évité le pire, les blessés se comptent néanmoins par centaines. Aujourd'hui les observateurs avertis et les familles françaises d'origine kabyle craignent que les autorités algériennes s'appuient sur le racisme anti-Berbère latent dans certains milieux populaires algériens pour isoler le mouvement contestataire. Déjà, à Alger, les Berbères craignent de sortir de leur domicile et n'osent plus rentrer dans leur village d'origine par crainte d'être agressés sur la route. L'attitude du président Bouteflika qui prétend que « les événements de Kabylie sont le fruit d'un complot fomenté de l'extérieur » ne laisse rien présager de bon pour l'avenir. Dans ces conditions, il lui demande de quelle manière la France entend manifester sa désapprobation de la répression en cours et affirmer son extrême vigilance à cette situation. Il lui demande également si une initiative commune avec nos partenaires européens pourrait être envisagée en ce sens.

Données clés

Auteur : M. Michel Destot

Type de question : Question écrite

Rubrique : Politique extérieure

Ministère interrogé : affaires étrangères

Ministère répondant : affaires étrangères

Dates :
Question publiée le 23 juillet 2001
Réponse publiée le 10 septembre 2001

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