carte sanitaire
Question de :
M. Jean Bardet
Val-d'Oise (3e circonscription) - Rassemblement pour la République
M. Jean Bardet attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat à la santé sur les autorisations d'ouverture des centres de chirurgie cardiaque qui relèvent de la carte sanitaire nationale. Actuellement, 70 centres sont autorisés avec une grande disparité entre la région Ile-de-France qui compte 16 centres et les autres régions. Toute nouvelle autorisation devant avoir comme contrepartie le regroupement d'autres centres. Ces regroupements sont d'autant plus nécessaires que les interventions de chirurgie cardiaque sont en diminution permanente : diminution des étrangers opérés en France ; diminution des affections valvulaires rhumatismales ; diminution des malformations congénitales, soit prévenues par les vaccins (rubéole), soit diagnostiquées in utero ; diminution du nombre de pontages coronariens du fait de l'accroissement des techniques d'angioplastie. Or, récemment, le Gouvernement a donné deux nouvelles autorisations à titre dérogatoire de chirurgie cardiaque : une à Lens qui peut se concevoir du fait du relatif éloignement de cette ville de centres existants, une autre à Saint-Denis en région parisienne. Cette dernière autorisation est beaucoup plus discutable, le nord et l'ouest de Paris et sa région étant déjà bien pourvus et représentant la moitié du contingent. Citons à l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP)-Lariboisière, Bichat, Beaujon, dans le secteur privé à but non lucratif, Foch, la Roseraie, dans le secteur privé à but lucratif, l'hôpital Américain, la clinique Ambroise-Paré à Neuilly. Cette autorisation était demandée depuis longtemps mais avait toujours été refusée, car ne s'accompagnant pas de la fermeture ou de la restructuration d'autres centres. Cette ouverture va mettre non seulement en péril plusieurs services, en particulier à l'AP-HP, mais aussi la sécurité des patients, car si un millier d'interventions par an est prévu au nouveau centre, ce sera autant qui ne seront pas faites ailleurs. Certains tomberont en-dessous du seuil des 500 qui est admis comme limite de sécurité, ce qui l'amène à poser trois questions : quelles sont les raisons qui ont poussé le Gouvernement à prendre une telle décision ? Derrière cette autorisation quelles ont été les pressions exercées et par qui ? Y a-t-il une volonté de casser l'AP-HP comme pourrait le laisser supposer un certain nombre d'initiatives récentes au profit du privé, ce qui serait assez paradoxal ?
Auteur : M. Jean Bardet
Type de question : Question écrite
Rubrique : Établissements de santé
Ministère interrogé : santé
Ministère répondant : santé
Dates :
Question publiée le 15 décembre 1997
Réponse publiée le 23 mars 1998