Question écrite n° 9428 :
CSA

11e Législature

Question de : M. Marc-Philippe Daubresse
Nord (4e circonscription) - Union pour la démocratie française

Dans le courant du mois de janvier 1998, deux dérives graves ont pu être constatées sur nos écrans de télévision : 1/ une grande chaîne privée a diffusé, à une heure de grande écoute, l'annonce en direct, par le chef d'établissement, de la liste des jeunes victimes de la catastrophe des Orres. Au-delà du drame épouvantable vécu par les parents, il y a là une atteinte inadmissible au respect dû aux victimes et aux familles dans ces circonstances particulièrement horribles. Il n'y a eu aucune réaction du CSA, ni d'excuses formulées par la chaîne privée ; 2/ une grande chaîne publique a diffusé une émission animée et produite par M. J.-C. Delarue sur le thème : « le vol est-il légitime ? » au cours de laquelle un haut magistrat, qui ne faisait que rappeler l'esprit et la lettre de la loi de la République, s'est fait insulter en public et en direct sous le regard amusé de l'animateur. Il n'y a eu aucune réaction du CSA, ni d'excuses formulées par la chaîne publique. Ainsi, jour après jour, et semble-t-il en toute impunité, puisque le CSA se réfugie dans un mutisme total, la télévision française diffuse des images « spectacles » qui remettent en cause les valeurs fondamentales de notre société républicaine et, au-delà, la pérennité de notre civilisation humaniste. M. Marc-Philippe Daubresse rappelle que le CSA, si prompt à d'autres époques à se saisir du moindre bruissement médiatique, a pour mission quotidienne de garantir la liberté et l'objectivité de l'information dispensée sur les antennes publiques et privées, mais également de sanctionner toute dérive portant atteinte à l'essence même de la démocratie française. M. Marc-Philippe Daubresse souhaite connaître les mesures que compte prendre Mme le ministre de la culture et de la communication afin que ces missions essentielles du CSA, qui ne sont manifestement pas assumées aujourd'hui par cette instance, soient rappelées à son président, et appréciées les réparations qui seront offertes aux familles agressées dans leur douleur et au magistrat bafoué dans son honneur, puisqu'ils ont été, les uns et les autres, gravement offensés dans ces deux émissions télévisées.

Données clés

Auteur : M. Marc-Philippe Daubresse

Type de question : Question écrite

Rubrique : Audiovisuel et communication

Ministère interrogé : culture et communication, porte-parole du gouvernement

Ministère répondant : culture et communication

Dates :
Question publiée le 2 février 1998
Réponse publiée le 3 août 1998

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