Question au Gouvernement n° 10 :
politique de l'éducation

11e Législature

Question de : Mme Muguette Jacquaint
Seine-Saint-Denis (3e circonscription) - Communiste

Question posée en séance, et publiée le 25 juin 1997

M. le président. La parole est à Mme Muguette Jacquaint.
Mme Muguette Jacquaint. Ma question s'adresse à M. le ministre de l'éducation nationale.
J'ai noté avec satisfaction les mesures annoncées par M. le Premier ministre concernant l'école. Bien que nous soyons à quelques jours des congés annuels, tous les acteurs de la vie scolaire souhaiteraient, monsieur le ministre, connaître encore plus en détail les mesures d'urgence à prendre pour faire face aux difficultés et à la violence dans les établissements scolaires, et aux retards scolaires, en particulier dans certains départements tels que la Seine-Saint-Denis ou le Nord-Pas-de-Calais. Des postes d'enseignants, d'infirmières, de médecins scolaires seront-ils créés ? Que vont devenir les 6 000 enseignants auxiliaires ? (Murmures sur les bancs des groupes du Rassemblement pour la République et du groupe de l'Union pour la démocratie française.)
Bref, y aura-t-il des mesures et un plan d'urgence dans les prochaines semaines ? (Applaudissements sur les bancs du groupe communiste.)

M. le président. La parole, pour une réponse qui, malheureusement, ne sera pas très longue, est à M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie.
M. Claude Allègre, ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie. Madame le député, vous comprenez qu'à quelques semaines...
Plusieurs députés du groupe du Rassemblement pour la République. Non, on ne comprend pas !
M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie. ... de la préparation de la rentrée scolaire, nous ne pouvons pas, au risque de désorganiser l'ensemble de la rentrée, remettre l'ensemble du mouvement à plat. (Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République et du groupe de l'Union pour la démocratie française.)
M. Renaud Muselier. Assis !
M. Jean-Louis Debré. C'est vous qui êtes à plat !
M. le président. Allez-y, monsieur Allègre !
M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie. Ceci étant dit (Rires et exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République et du groupe de l'Union pour la démocratie française)...
Je suis désolé de m'arrêter, mais je n'ai pas l'habitude. Je parle devant des étudiants qui, généralement, écoutent ! (Vives protestations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République et du groupe de l'Union pour la démocratie française. - Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe socialiste.)
M. Pierre Mazeaud. C'est insultant !
M. Patrick Ollier. Ils ne sont pas élus, vos étudiants !
Plusieurs députés du groupe du Rassemblement pour la République. C'est de la provocation !
M. le président. Mes chers collègues, laissons le ministre poursuivre !
(Protestations et claquements de pupitres sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République et du groupe de l'Union pour la démocratie française.)
Je vois que ma demande en ce qui concerne l'écoute et le respect est suivie !
Monsieur Allègre, continuez !
M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie. Cette rentrée se fait dans des conditions difficiles...
M. Patrick Ollier. C'est pour vous que c'est difficile !
M. Pierre Mazeaud. Nous avons enseigné nous aussi ! Vous n'êtes pas le seul !
M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie. ... parce qu'on n'a pas utilisé suffisamment le critère de qualité (Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République et du groupe de l'Union pour la démocratie française) et qu'on a appliqué des règles de trois d'une manière aveugle.
M. Jean-Claude Lefort. Tout à fait !
M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie. Nous avons décidé tout d'abord de ne pas procéder aux fermetures de classes injustifiées. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et sur quelques bancs du groupe communiste. - Protestations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République et du groupe de l'Union pour la démocratie française.)
Deuxièmement, un plan spécial de lutte contre la violence à l'école sera annoncé en collaboration...
M. Bernard Accoyer. Avec les sans-papiers !
M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie. ... avec mes collègues de la justice, de l'intérieur, de la ville...
M. Alain Calmat. Très bien !
M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie. ... et, naturellement ma collègue chargée de l'enseignement scolaire, afin de donner de véritables moyens pour lutter contre la violence à l'école, pour améliorer l'enseignement dans les zones d'éducation prioritaires et pour faire en sorte que cette rentrée se fasse dans la dignité républicaine ! (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, du groupe communiste et du groupe Radical, Citoyen et Vert. - Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République et du groupe de l'Union pour la démocratie française.)
M. Renaud Muselier. Ca, c'est une belle rentrée !
M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie. Et je tiens à dire devant la représentation nationale et devant ceux qui font du bruit (Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République et du groupe de l'Union pour la démocratie française) que la rentrée a été préparée sans aucune précaution ! (Exclamations sur les mêmes bancs.)
Mesdames, messieurs les députés, il faut que vous sachiez que, d'un côté, on supprime des classes en zone rurale, dans des villages entiers («C'est faux !» sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République et du groupe de l'Union pour la démocratie française), que, de l'autre côté, il y a 1 500 enseignants qui n'ont pas d'élèves en face d'eux.
M. Hervé Gaymard. Ce n'est pas vrai !
M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie. Par conséquent, cette maison a été gérée avec des méthodes technocratiques (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, du groupe Radical, Citoyen et Vert et sur quelques bancs du groupe communiste. - Protestations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République et du groupe de l'Union pour la démocratie française), sans se préoccuper de l'intérêt des enfants. Il faut que l'on sache que cette maison sera gérée d'abord et avant tout dans l'intérêt des enfants et des étudiants. Dès cette rentrée, cela se verra ! (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, du groupe communiste et du groupe Radical, Citoyen et Vert. - Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République et du groupe de l'Union pour la démocratie française.)
M. Pierre Mazeaud. Nous avons eu des étudiants, nous aussi, et nous ne faisons pas de discrimination !

Données clés

Auteur : Mme Muguette Jacquaint

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Enseignement

Ministère interrogé : éducation nationale, recherche et technologie

Ministère répondant : éducation nationale, recherche et technologie

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 25 juin 1997

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