chômage
Question de :
M. Gérard Terrier
Moselle (1re circonscription) - Socialiste
Question posée en séance, et publiée le 1er décembre 1999
M. le président. La parole est à M. Gérard Terrier.
M. Gérard Terrier. Ma question s'adresse à Mme la ministre de l'emploi et de la solidarité.
Le nombre des demandeurs d'emploi a diminué en octobre de 1 %, soit une baisse de 26 400 par rapport à septembre. Ce recul fait suite à la baisse record de 3 % enregistrée en septembre et s'inscrit dans une tendance quasi continue depuis juillet 1997. Naturellement, nous nous réjouissons de ce très bon résultat. La baisse du chômage bénéficie à tout le monde, et, depuis plus d'un an, bénéficie aussi aux chômeurs de longue durée, ...
M. Lucien Degauchy. Le nombre des chômeurs diminue, mais celui des RMistes augmente ! Ce sont des vases communiquants !
M. Gérard Terrier ... tout en continuant de profiter aux jeunes.
L'emploi salarié augmente à un rythme rarement atteint. M. Christian Sautter vient d'annoncer le franchissement historique du cap des 14 millions d'emplois salariés marchands. Enfin, le moral des ménages, mesuré par l'INSEE, est à son plus haut niveau historique. La France est ainsi placée dans un cercle vertueux: croissance, créations d'emplois, confiance.
M. Renaud Donnedieu de Vabres. Vous vous rassurez à bon compte !
M. Gérard Terrier. Madame la ministre, pouvez-vous confirmer la poursuite de ce mouvement sans précédent ? Peut-on espérer une société du plein emploi ? Quelles mesures comptez-vous mettre en oeuvre pour y parvenir ? (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste.)
M. le président. La parole est à Mme la ministre de l'emploi et de la solidarité.
Mme Martine Aubry, ministre de l'emploi et de la solidarité. Monsieur le député, la baisse du chômage se poursuit en effet à un rythme accéléré et, malgré le repli quasiment sans précédent du mois de septembre - moins 83 000 chômeurs - nous avons de nouveau enregistré une diminution de 26 000 du nombre des chômeurs en octobre. Plusieurs éléments très intéressants doivent être notés. Le nombre des chômeurs jeunes a baissé de 25 % depuis juin 1997. Celui des chômeurs adultes a diminué également et s'établit à 470 000. Mais, surtout, depuis plusieurs mois, l'application de la loi contre les exclusions porte ses fruits et le nombre des chômeurs de longue durée a diminué de 150 000. Depuis plusieurs mois également, le chômage des plus de cinquante ans comme le nombre de ceux qui sont au chômage depuis plus de trois ans baissent de manière permanente: il était temps.
Bien sûr, nous savons qu'il y a encore beaucoup de chômeurs, beaucoup d'hommes et de femmes qui voient passer la croissance et les résultats de notre économie, et qui souhaiteraient monter dans le train. C'est pour eux que nous approfondissons l'ensemble des actions, en faveur notamment des chômeurs de longue durée. Je pense aux nouveaux départs mis en place par l'ANPE, qui fait un travail remarquable pour s'occuper de chaque personne et la conduire jusqu'à l'emploi. Je pense aussi au développement des emplois-jeunes - déjà 210 000 embauches - et à la poursuite de la réduction du temps de travail; le rythme des conclusions d'accords est comparable à celui des mois précédents.
On commence donc à repenser au plein emploi sans sourire, et les Français recommencent à y croire. Ainsi, malgré une population active qui continue de croître de plus de 200 000 personnes par an, la France connaît aujourd'hui une diminution du chômage plus importante que la quasi-totalité de ses concurrents, car l'ensemble de la politique que nous menons - nous reparlerons tout à l'heure de la réduction du temps de travail et de la baisse des charges sociales - a fait véritablement de l'emploi, comme le Premier ministre s'y est engagé, la priorité du Gouvernement, dans les faits et pas seulement dans les discours.
Si nous sommes capables de redonner à chacun sa chance, en reconnaissant que cela prendra parfois du temps pour ceux qui sont sur le bord de la route, nous pouvons concevoir une situation de plein emploi, où les chômeurs ne représenteraient plus que 4 % à 5 % de la population active, ne resteraient que peu de temps au chômage et retrouveraient rapidement un emploi.
Ces résultats nous montrent que la politique a un sens, que le volontarisme et l'ouverture de marges de manoeuvre sont possibles dans un pays comme le nôtre, même dans un contexte de mondialisation, une mondialisation dont, chacun le sait, nous souhaiterions qu'elle soit mieux régulée. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, du groupe communiste et du groupe Radical, Citoyen et Vert).
Auteur : M. Gérard Terrier
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Emploi
Ministère interrogé : emploi et solidarité
Ministère répondant : emploi et solidarité
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 1er décembre 1999