Question au Gouvernement n° 1903 :
DOM : Martinique

11e Législature

Question de : M. Pierre Petit
Martinique (2e circonscription) - Rassemblement pour la République

Question posée en séance, et publiée le 2 mars 2000

M. le président. La parole est à M. Pierre Petit.
M. Pierre Petit. Ma question s'adresse à M. le ministre de l'intérieur. La Martinique, en ce moment, est en proie à une vague de violence liée à la montée de la toxicomanie. Il est avéré que le trafic de stupéfiants se fait dans les îles voisines, et voilà que les gens peuvent venir avec une facilité outrecuidante à la Martinique.
Parler à nouveau de drogue ici, ce serait évoquer un lieu commun et parler de violence. La Martinique, ce n'est que 80 kilomètres de long, 30 de large et 380 000 habitants, mais 30 % de chômage. La police ne dispose même pas d'une vedette pour lutter contre les trafiquants. C'est vous dire dans quel état d'indigence nous sommes !
M. le Premier ministre vient de parler de volonté politique. Les élus se parlent, ils ont une telle volonté. Malheureusement, les ordres viennent de 7 000 kilomètres et je vous assure que la surveillance est inconsistante.
Ma question est à deux volets. Quelles dispositions pensez-vous prendre pour nous aider à éradiquer ce fléau ? C'est possible dans une petite île comme la mienne.
En outre, quels moyens le Gouvernement peut-il nous donner pour surveiller les côtes ? Je pense qu'elles ne sont pas trop étendues et que, en un an ou deux, nous pourrions éradiquer totalement ce trafic de drogue. (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.)
M. le président. La parole est à M. le secrétaire d'Etat à l'outre-mer.
M. Jean-Jack Queyranne, secrétaire d'Etat à l'outre-mer. Monsieur le député, les Antilles sont effectivement sur l'un des axes du trafic de drogue à destination de l'Europe et de l'Amérique du Nord. Quels sont les moyens mis en oeuvre ?
D'abord, est installé à Fort-de-France un centre ministériel de formation antidrogue. (Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République.) Ce centre, qui reçoit des policiers de tous les pays des Caraïbes, dispense des cours en français, en anglais, en espagnol et en néerlandais, ce qui montre bien notre volonté de coordination et de coopération. Il travaille aussi avec la Barbade et la Jamaïque.
Sur le plan des actions, il existe un programme européen, auquel participent les pays intéressés de la zone et également, outre la France, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas et l'Espagne, avec la collaboration américaine, pour coordonner les moyens de coopération maritime.
Si la police nationale n'a effectivement pas de vedette, les douanes et la marine nationale, qui prête son concours de façon efficace pour lutter contre le trafic de drogue, interviennent activement dans ce secteur.
En 1999, par exemple, les saisies de cannabis en Martique ont augmenté de près de 50 % et celles d'héroïne ont augmenté de façon considérable. C'est également le cas à la Guadeloupe, qui est plus particulièrement touchée par le commerce du crack.
Bien évidemment, nous ne pouvons lutter qu'en coordonnant nos actions avec les pays voisins. Je crois d'ailleurs qu'une rencontre sera organisée prochainement en Martinique sur ce thème, parce qu'il est indispensable que tous les moyens d'information policiers soient mis en liaison et que nous puissions procéder à des patrouilles communes. C'est ce qui se fait contre ce qui est un fléau, qui touche évidemment nos îles mais qui, à travers ces trafics, concerne aussi l'Amérique du Nord, l'Europe et bien d'autres pays.
Soyez sûr de notre détermination, monsieur le député. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe socialiste.)

Données clés

Auteur : M. Pierre Petit

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Outre-mer

Ministère interrogé : outre-mer

Ministère répondant : outre-mer

Date : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue au Journal officiel du 2 mars 2000

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