politique de l'éducation
Question de :
Mme Marie-Jo Zimmermann
Moselle (3e circonscription) - Rassemblement pour la République
Question posée en séance, et publiée le 16 mars 2000
M. le président. La parole est à Mme Marie-Jo Zimmermann.
Mme Marie-Jo Zimmermann. Monsieur le ministre de l'éducation nationale, vous aviez promis une école «zéro défaut», une méthode de concertation exemplaire, des réformes longuement négociées et minutieusement étudiées; pour reprendre vos termes, une école moderne, ouverte à tous, juste et solidaire. Or que constatons-nous malheureusement ? Un secteur éducatif qui, de la maternelle à l'université, ne cesse de se révolter contre son ministre. Tout laisse à penser que, malgré les rapports, les colloques, vous n'avez pas pris en compte les réactions du terrain. Or, le terrain, ce sont les enseignants des écoles, des collèges, les professeurs des lycées et des lycées professionnels, les aides-éducateurs, les personnels administratifs et de service, les chefs d'établissement, les élèves, les étudiants et les parents. Tous, sans exception, s'opposent à vos réformes (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste), qui leur paraissent peu appropriées, mal négociées et inefficaces.
Voyez-vous seulement la réalité, monsieur le ministre ? Malheureusement, vous n'entendez plus la communauté éducative.
Face à ce mécontentement général, vos paroles, vos promesses ne suffisent plus, Quand allez-vous prendre en compte la dimension de ce qui se passe quotidiennement dans un établissement scolaire ? Ce n'est plus des discours qu'il faut, monsieur le ministre, mais des actes. Il y va de l'avenir de nos enfants. La situation est grave. L'argument développé par vos services, qui se défaussent sur le ministère des finances, ne saurait constituer une réponse. Or il nous faut votre réponse, et rapidement. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe du Rassemblement pour la République.)
M. le président. La parole est à Mme la ministre déléguée chargée de l'enseignement scolaire, à laquelle je demande de répondre rapidement afin de ne pas empiéter sur le temps de parole des autres groupes.
M. Thierry Mariani. Allègre se dégonfle !
Mme Ségolène Royal, ministre déléguée chargée de l'enseignement scolaire. Madame la députée, vous êtes une femme avertie des problèmes de l'éducation nationale, puisque vous suivez attentivement les débats budgétaires concernant ce ministère. Je suis donc étonnée de vos propos très excessifs.
Mme Marie-Jo Zimmermann. Pas du tout !
Mme la ministre déléguée chargée de l'enseignement scolaire. Vous savez fort bien, puisque vous assistez à ces débats, que depuis deux ans et demi, sous l'autorité du Premier ministre, le budget de l'éducation nationale a augmenté de plus de 10 % (Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République) soulignant ainsi l'ambition très forte de ce gouvernement pour l'éducation nationale.
M. Thierry Mariani. Et pour la MNEF !
Mme la ministre déléguée chargée de l'enseignement scolaire. Cette revalorisation s'est accompagnée de nombreuses créations d'emplois: plus de 6 700 emplois d'enseignant, 1 350 emplois de personnel médico-social,...
Plusieurs députés du groupe du Rassemblement pour la République. Et alors ?
Mme la ministre déléguée chargée de l'enseignement scolaire. ... 1 650 emplois de personnel administratif et de service, auxquels il faut ajouter 70 000 aides-éducateurs,...
Plusieurs députés du groupe du Rassemblement pour la République. Et alors ?
Mme la ministre déléguée chargée de l'enseignement scolaire. ... 2 000 emplois de surveillant,...
Plusieurs députés du groupe du Rassemblement pour la République. Et alors ?
Mme la ministre déléguée chargée de l'enseignement scolaire. ... 2 500 assistants de langues étrangères. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste.)
Plusieurs députés du groupe du Rassemblement pour la République. Et alors ?
Mme la ministre déléguée chargée de l'enseignement scolaire. Ce que veut le Gouvernement par cet effort budgétaire sans précédent, c'est à la fois un système scolaire plus efficace et plus juste.
M. Lucien Degauchy. Du baratin !
Mme la ministre déléguée chargée de l'enseignement scolaire. Il le fait en relançant la politique des zones d'éducation prioritaire, en rétablissant les bourses des collèges - que vous aviez supprimées,...
M. Lucien Degauchy. Baratin !
Mme la ministre déléguée chargée de l'enseignement scolaire. ... en créant le fonds social pour les cantines,...
M. Lucien Degauchy. Encore du baratin !
Mme la ministre déléguée chargée de l'enseignement scolaire. ... et en revalorisant fortement l'allocation de rentrée scolaire.
Mais, avec la réussite gouvernementale - je veux parler de la reprise de la croissance économique (Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants) -, les attentes, il est vrai, deviennent plus fortes, à l'égard de l'école, du système scolaire et du service public en général.
Les enseignants et les parents veulent que tous les enfants de la République reçoivent la meilleure éducation possible...
M. Lucien Degauchy. Et elle en raconte, et elle en raconte !
Mme la ministre déléguée chargée de l'enseignement scolaire. ... afin que chaque élève puisse donner le meilleur de lui-même, construire son destin, et réussir sa vie dans une société en mouvement. (Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.)
Je vous réponds: le Gouvernement est attentif (Exclamations sur les mêmes bancs), il écoute, il travaille (Exclamations sur les mêmes bancs), il répondra à ces attentes légitimes, car il porte une ambition forte pour l'école.
M. Jean-Michel Ferrand. Baratin !
Mme la ministre déléguée chargée de l'enseignement scolaire. Cela dit, madame la députée, êtes-vous la mieux placée pour revendiquer, vous qui avez soutenu 5 000 suppressions d'emplois, lorsque vos amis étaient aux responsabilités ? (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, du groupe communiste et du groupe Radical, Citoyen et Vert. - Protestations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.)
M. Michel Vergnier. C'est dur, le passé !
Auteur : Mme Marie-Jo Zimmermann
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Enseignement
Ministère interrogé : enseignement scolaire
Ministère répondant : enseignement scolaire
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 16 mars 2000