sécurité des biens et des personnes
Question de :
M. Yves Deniaud
Orne (1re circonscription) - Rassemblement pour la République
Question posée en séance, et publiée le 19 décembre 2001
SÉCURITÉ DANS LES TRANSPORTS EN COMMUN
M. le président. Pour le groupe RPR, la parole est à M. Yves Deniaud.
M. Yves Deniaud. Monsieur le ministre de l'intérieur, monsieur le ministre, quel est le pays où, dans les trains de nuit, des wagons sont spécialement réservés aux femmes et particulièrement gardés pour les protéger des agressions et des viols ?
Quel est le pays où les agressions dans les différents moyens de transport auront, pendant les neuf premiers mois de 2001, augmenté de près de 20 % ?
Ce n'est pas un pays du Proche, du Moyen ou de l'Extrême-Orient, ni un pays d'Afrique ou d'Amérique latine. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste, du groupe communiste et du groupe Radical, Citoyen et Vert.)
M. Yann Galut. Scandaleux ! C'est du racisme !
M. Maxime Gremetz. C'est indigne !
M. Yves Deniaud. Monsieur le ministre, quel est le pays où les voyageurs acquittent pour la carte Orange un prix « sévices compris » ?
Eh bien, ce pays, malheureusement, c'est la France ! (Vives exclamations sur les bancs du groupe socialiste, du groupe communiste et du groupe Radical, Citoyen et Vert.)
M. le président. Un peu de calme, mes chers collègues !
M. Yves Deniaud. Les vérités vous dérangent !
M. Yann Galut. Vous tenez des propos mensongers !
M. le président. Monsieur Galut !
M. Yves Deniaud. Si je m'adresse à vous, monsieur le ministre de l'intérieur, plutôt qu'à votre collègue chargé des transports, c'est parce que les agents de la SNCF, de la RATP et de tous les services de transports urbains des villes grandes, moyennes ou petites, n'ont pas vocation à assurer la sécurité. Ils ne sont pas formés, ils ne sont pas entraînés pour cela. C'est donc à la police d'assurer la sécurité, si on veut bien lui en donner les moyens. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.) Mais cette sécurité, pour le moment, tout le monde sait qu'elle n'est pas assurée.
Ma question est donc simple : allez-vous enfin, dans les transports mais, au-delà, dans la société tout entière, assurer la sécurité des Français ? (Applaudissements sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants. - Exclamations sur les bancs du groupe socialiste, du groupe communiste et du groupe Radical, Citoyen et Vert.)
M. le président. La parole est à M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement.
M. Jean-Claude Gayssot, ministre de l'équipement, des transports et du logement. Monsieur le député, quel est le pays où nous avons trouvé, en 1997 (Protestations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants), des gares déshumanisées, fermées, notamment en région parisienne, à vingt-trois heures et où dès vingt heures il n'y avait plus un agent pour assurer la sécurité ?
C'est la France ! Et c'est ce que vous nous avez laissé.
De réels problèmes de sécurité se posent. Dès 1998, nous avons mis en oeuvre douze mesures...
M. Philippe Briand. C'est faux !
M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement. ... visant à les résoudre, notamment en accroissant la présence humaine.
M. Bernard Cazeneuve. Quinze ans de socialisme !
M. Philippe Briand. Vous êtes complices !
M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement. Vous critiquez le fait que certains wagons soient désormais réservés aux femmes. (Applaudissements sur les bancs du groupe communiste, du groupe socialiste et du groupe Radical, Citoyen et Vert.) Vous nous le reprochez, mais nous avons raison d'accéder à leur demande.
Non seulement nous avons fait des efforts pour humaniser les gares et les transports en multipliant les agents de la sécurité de la SNCF et de la RATP, mais en liaison avec le ministère de l'intérieur, nous avons mis en place des commissariats dans les gares.
M. Bernard Cazeneuve et M. Philippe Briand. Ça ne marche pas !
M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement. Parce qu'il y manquait le personnel, que vous vous n'aviez pas prévu ! (Applaudissements sur les bancs du groupe communiste, du groupe socialiste et du groupe Radical, Citoyen et Vert. - Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.)
Pour notre part, nous avons plus que triplé les moyens matériels, y compris de vidéo-surveillance.
M. Philippe Briand. Ça fait quinze ans que vous êtes au gouvernement !
M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement. Bref, en matière de sécurité,...
M. Philippe Auberger et M. Jean-Michel Ferrand. C'est zéro !
M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement. ... sans en faire un enjeu politicien, nous agissons. Et si davantage de personnes prennent les transports collectifs - je vous informe, monsieur le député, que, depuis 1997,...
M. Lucien Degauchy. Vous n'avez rien fait !
M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement. ... il y a 20 % de voyageurs en plus dans les rames de la SNCF et de la RATP -, c'est aussi parce que nous avons une autre politique que celle qui avait été menée jusque-là en ce qui concerne la sécurité, les tarifs et le confort. (Applaudissements sur les bancs du groupe communiste, du groupe socialiste et du groupe Radical, Citoyen et Vert. - Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.)
M. Jean-Michel Ferrand. C'est une catastrophe !
Auteur : M. Yves Deniaud
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Sécurité publique
Ministère interrogé : équipement et transports
Ministère répondant : équipement et transports
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 19 décembre 2001