Question au Gouvernement n° 680 :
Air France

11e Législature

Question de : M. Olivier de Chazeaux
Hauts-de-Seine (5e circonscription) - Rassemblement pour la République

Question posée en séance, et publiée le 3 juin 1998

M. le président. La parole est à M. Olivier de Chazeaux.
M. Olivier de Chazeaux. Monsieur le ministre de l'équipement, des transports et du logement, votre réponse de tout à l'heure ne nous a pas convaincus. Il ne suffit pas de rejeter la faute sur la majorité d'hier pour masquer votre carence à régler un problème, devenu crucial depuis le week-end dernier puisque Air France n'est plus en mesure d'assurer ses vols ? (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste et du groupe communiste. - Applaudissements sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République et sur plusieurs bancs du groupe de l'Union pour la démocratie française et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.)
On estime, aujourd'hui, à plus de 100 millions de francs par jour les pertes subies par notre compagnie nationale. Aussi, monsieur le ministre, au nom des passagers d'Air France de nouveau pris en otage (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste et du groupe communiste), au nom des intérêts vitaux de cette entreprise, au nom enfin de l'image de la France, qui se trouve ternie alors que nous allons, dans une semaine, ouvrir le Mondial un événement important, pouvez-vous indiquer aux Français comment vous entendez concrètement mettre un terme à ce conflit, non pas dans quinze jours ni dans trois semaines, mais aujourd'hui même ? (Applaudissements sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République et sur plusieurs bancs du groupe de l'Union pour la démocratie française et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.)
M. le président. La parole est à M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement.
M. Jean-Claude Gayssot, ministre de l'équipement, des transports et du logement. Monsieur le député, bien entendu, si vous êtes dans cet état d'esprit, je me félicite de ne pas vous avoir convaincu.
M. Jean Glavany. Très bien !
M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement. Aujourd'hui, dans le cadre de sa responsabilité, puisque des négociations sont ouvertes entre la présidence d'Air France et les représentants des syndicats de pilotes,...
M. Arnaud Lepercq. Vous allez les torpiller !
M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement. ... le Gouvernement tente de créer des conditions assurant le développement de la compagnie tout en répondant, et en répondant toujours mieux, aux besoins des usagers. Ce développement est possible et il ne faut pas le gâcher. L'effort entrepris porte à la fois sur les investissements et sur la compétitivité, pour nous éviter d'être battus dans la guerre économique qui se livre.
M. Jacques Baumel. Alors, il faut privatiser !
M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement. A cet effort s'ajoute une démarche, qui ne correspond sans doute pas à votre conception, mais qui consiste à faire en sorte que le dialogue social l'emporte sur toute autre considération. (Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie française et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.)
M. François d'Aubert. Eh bien, ça marche !
M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement. Honnêtement, ce n'est pas en jetant de l'huile sur le feu (Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République), mais en créant les conditions du dialogue qu'on atteindra l'objectif fixé par le Gouvernement et par le président de la compagnie Air France...
M. Thierry Mariani. Vous n'êtes pas qualifié pour dire cela !
M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement. ... qui est de garantir l'avenir d'Air France. Le Gouvernement ne se résigne pas au conflit ! Je pense même que tout ce qui ne pourra pas se régler dans les heures et les jours qui viennent pourra l'être dans d'autres conditions (Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République), en dehors d'un conflit qui porte des coups terribles non seulement à l'image et à l'avenir de la compagnie, mais également à la France au moment de la Coupe du monde. (Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie française et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.)
M. Patrick Devedjian. A qui la faute ?
M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement. Je ne me transformerai pas, comme certains le souhaiteraient, en exécuteur des pilotes (Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République), je ne ferai pas d'eux les boucs émissaires de tous ceux qui méprisent les salariés ! (Applaudissements sur les bancs du groupe communiste et du groupe socialiste. - Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la République, du groupe de l'Union pour la démocratie française et du groupe Démocratie libérale et Indépendants.)
M. Richard Cazenave. Il faut privatiser, c'est tout !

Données clés

Auteur : M. Olivier de Chazeaux

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Transports aériens

Ministère interrogé : équipement et transports

Ministère répondant : équipement et transports

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 3 juin 1998

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