PAC
Question de :
M. Jacques Blanc
Lozère (2e circonscription) - Démocratie libérale et indépendants
M. Jacques Blanc attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur les conséquences, pour les agriculteurs et les entreprises de la filière agricole, de la crise de l'ESB, aggravée par celle de la fiève aphteuse. Il est tout d'abord primordial de préserver la pérennité même de ce secteur majeur pour la plupart des régions françaises, au plan économique et la vie du tissu rural. Force est de constater que les mesures annoncées par le Gouvernement se révèlent insuffisantes dans la plupart des cas pour faire face à une crise d'une telle ampleur. Il est en effet indispensable de redonner au secteur agricole de réelles perspectives d'avenir, mais également de reconquérir la confiance des consommateurs. Dans cet esprit, il lui demande quelles mesures d'accompagnement il compte apporter à la décision, totalement justifiée, de l'interdiction des farines carnées dans l'alimentation animale. Cette décision a engendré un besoin supplémentaire en protéines végétales en Europe de 5 millions de tonnes de soja ou de 3 millions de tonnes de protéagineux, soit l'équivalent d'une mise en culture de 2 millions d'hectares supplémentaires en Europe. Notre pays, dont la vocation de production n'est plus à démontrer (contrairement à d'autres pays essentiellement importateurs de protéines) doit être moteur pour cette remise en culture. La Commission européenne a une position radicalement inverse. Dans un rapport publié le 16 mars dernier, elle vient de proposer de compenser ce déficit en protéines par une augmentation supplémentaire de 5 % des importations européennes de farines de soja en provenance des Etats-Unis et d'Amérique du Sud, soit d'aggraver le taux actuel d'auto-approvisionnement extrêmement faible (32 %) de l'Europe pour ce type de production. Cette proposition peut être à l'origine d'une nouvelle psychose du consommateur, dans la mesure où ces importations de protéines végétales sont le plus souvent susceptibles d'être contaminées par des organismes génétiquement modifiés. La France, dont la plupart des régions possèdent des surfaces agricoles non cultivées, a la capacité de développer ces productions d'oléoprotéagineux, garanties non génétiquement modifiés, destinées à des filières d'élevage de qualité identifiées à leur terroir. De plus, l'introduction de ces productions à des fins de diversification de la rotation des productions de grandes cultures peut permettre des pratiques agricoles globalement plus respectueuses de l'environnement. Un groupe de travail national travaille aujourd'hui dans ce sens pour la reconnaissance d'une mesure agri-environnementale, financée par l'Union européenne, au titre du plan de développement rural national. Aussi souhaiterait-il connaître la volonté réelle et affirmée du Gouvernement sur ce sujet qui préfigure le devenir du modèle agricole français.
Auteur : M. Jacques Blanc
Type de question : Question orale
Rubrique : Agriculture
Ministère interrogé : agriculture et pêche
Ministère répondant : agriculture et pêche
Date : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue au Journal officiel du 28 mai 2001