Question écrite n° 100223 :
Eurotunnel

12e Législature

Question de : M. Georges Hage
Nord (16e circonscription) - Député-e-s Communistes et Républicains

M. Georges Hage * attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur l'accord de restructuration de la dette d'Eurotunnel conclu par la direction de la société franco-britannique et que celle-ci doit présenter à l'assemblée générale des actionnaires, le 27 juillet prochain. Le tunnel sous la Manche a été inauguré le 6 mai 1994. Il constituait l'une des plus belles réalisations du siècle. 800 000 de nos concitoyens se sont enthousiasmés et y ont souscrit par des placements, dont le rendement était annoncé à hauteur de 18 %, Plombée depuis le début par le coût des travaux de construction, qui n'a cessé de grimper et par des prévisions de trafic pas trop optimistes, la société a été mise au bord de la faillite. Un premier plan de sauvetage a été élaboré en 1997. Un second est donc envisagé au terme d'un accord préliminaire intervenu le 23 mai dernier avec les groupes financiers Goldman Sachs, Barlays et Macquarie. Ce plan aboutira a remettre les clés d'Eurotunnel à des fonds de pension américains et australiens, qui vont se voir octroyer des avantages exclusifs et exorbitants au détriment des petits actionnaires. Il souhaite savoir ce qu'il compte entreprendre pour contrer ce projet et pour que l'État utilise les moyens dont il dispose en vue d'obtenir un accord véritablement équilibré entre actionnaires, obligataires et créanciers.

Réponse publiée le 13 mars 2007

La société Eurotunnel a négocié pendant de longs mois avec ses créanciers un plan de restructuration de sa dette afin d'alléger les charges financières, condition nécessaire pour assurer la pérennité de l'entreprise et ainsi préserver les intérêts des actionnaires. Ces négociations ont été naturellement longues et difficiles. Un accord préliminaire a été signé le 23 mai 2006 par les créanciers de premier rang, la société et un groupe d'investisseurs, dont la banque Goldman Sachs et l'investisseur australien Macquarie. À l'issue de cette signature, les discussions se sont poursuivies et ont vu émerger des propositions alternatives de la part d'autres catégories de créanciers. Faute d'accord global, la société Eurotunnel a souhaité voir repoussée la date de l'assemblée générale du 27 juillet 2006 et a obtenu du tribunal de commerce de Paris l'ouverture d'une procédure de sauvegarde afin de poursuivre les négociations. Eurotunnel a adressé un projet de plan de sauvegarde à ses créanciers dans le délai imparti par le tribunal de commerce de Paris. Les comités des créanciers et des fournisseurs créés dans le contexte de la sauvegarde ont approuvé ce plan le 27 novembre. Ce plan a ensuite été approuvé par les comités des créanciers les plus juniors, dits obligataires, le 14 décembre 2006. Les administrateurs judiciaires ont soumis le 18 décembre les propositions ainsi validées au tribunal de commerce, qui les a homologuées le 15 janvier 2007. En outre, Eurotunnel a indiqué que le refinancement de la dette serait assuré à 70 % par le consortium Goldman Sachs-Deutsche Bank et à 30 % par Citigroup. Ces premiers accords constituent une avancée significative dans la mise en oeuvre du plan de restructuration. Concernant les actionnaires, ils auront la possibilité de participer à la restructuration en échangeant leurs actions contre des actions émises par la nouvelle société de tête du groupe Eurotunnel. L'ensemble de cette négociation, placée sous le contrôle du tribunal de commerce, a permis d'aboutir à un plan de réduction de la dette d'Eurotunnel, qui a été approuvé par le tribunal de commerce dans la mesure où l'ensemble des efforts qu'il prévoit, répartis sur toutes les parties prenantes, contribue au mieux à la sauvegarde des intérêts de la société, et donc de ses actionnaires. Pour leur part, les Gouvernements français et britannique ont suivi avec attention ces négociations dans le respect des dispositions du traité de Cantorbéry, qui exclut toute intervention financière des États. Les deux États ont encouragé en permanence la recherche d'une solution amiable, plus protectrice des intérêts des actionnaires et de la continuité du service public.

Données clés

Auteur : M. Georges Hage

Type de question : Question écrite

Rubrique : Sociétés

Ministère interrogé : économie

Ministère répondant : économie

Dates :
Question publiée le 18 juillet 2006
Réponse publiée le 13 mars 2007

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