Allemagne
Question de :
M. Daniel Paul
Seine-Maritime (8e circonscription) - Député-e-s Communistes et Républicains
Les Instituts Goethe, éléments emblématiques de la politique culturelle allemande, ont contribué à la réconciliation des peuples après la Seconde Guerre mondiale. Outre les cours de langue et les rencontres de personnalités culturelles et politiques, l'existence de bibliothèques constituées avec compétence et servies par des spécialistes a contribué à des échanges durables entre nos deux pays. Faut-il rappeler l'importance de l'apport de la maîtrise de la langue allemande dans le développement des échanges entre la France et l'Allemagne, échanges très fructueux, tant sur le plan culturel que sur le plan économique ? Faut-il rappeler que le processus de construction européenne implique le renforcement des liens culturels et linguistiques entre les États membres ? Aujourd'hui, ce travail patiemment mis en oeuvre est menacé par des mesures de réduction de moyens et des changements structurels. Des fermetures et des réductions d'activité des institut Goethe en Europe sont projetés au profit de redéploiements en Chine, en Inde, au Moyen-Orient. La même démarche affecte les instituts culturels de Grande-Bretagne, de France, d'Italie, d'Espagne, le tout s'inscrivant dans une réorientation stratégique mondialiste. M. Daniel Paul appelle l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur les conséquences d'une telle évolution et l'émotion qu'elle suscite. Il lui demande comment il compte intervenir afin que les instituts Goethe puissent poursuivre leurs activités.
Réponse publiée le 17 octobre 2006
Le ministère des affaires étrangères n'a pas vocation à influer sur la politique d'ouverture d'instituts Goethe en Europe. Au demeurant, il appartient aux collectivités locales de soutenir la présence d'instituts Goethe dans les villes françaises. En revanche, tout est mis en oeuvre pour favoriser la relation franco-allemande et la mise en oeuvre d'actions communes dans le domaine culturel. Ainsi la coopération entre les réseaux d'établissements culturels français et allemands a connu depuis 2002 un essor continu, fruit d'une politique volontariste et concertée entre la DGCID (direction générale de la coopération culturelle et du développement) et ses partenaires allemands. Elle s'est développée autour de nouvelles initiatives comme le fonds pour les programmes culturels en pays tiers, les échanges de personnels culturels et les co-localisations d'établissements culturels français et allemands. Un premier séminaire franco-allemand, organisé à Paris en novembre 2005, a permis de dresser un bilan globalement positif de ces premières expériences et de confirmer la volonté commune de les étendre. Lancé en 2003 à l'occasion de la célébration du 40e anniversaire du Traité de l'Elysée, le fonds de financement franco-allemand pour les programmes culturels en pays tiers a encouragé pour la troisième année consécutive des initiatives de coopération franco-allemande à l'étranger en 2006. Compte tenu de l'écho favorable des diverses manifestations communes organisées dans ce cadre et de la nouvelle impulsion qu'elles ont donnée à la coopération franco-allemande, les ministères des affaires étrangères des deux pays ont confirmé leur volonté de mettre en place à nouveau, pour l'année 2007, un fonds de financement des projets communs et de poursuivre leur coopération sous la forme de programmes culturels dans les pays tiers, que ce soit en Europe ou dans d'autres continents. La dotation du fonds s'élève dorénavant à 600 000 euros (en augmentation de 50 % depuis sa création en 2003). D'autre part, on assiste depuis quelques années à des expériences de co-localisation d'établissements culturels français et allemands, selon des modalités diverses, tant en Europe (Luxembourg, Glasgow, Palerme), qu'ailleurs dans le monde (Santa Cruz, Ramallah, Lahore). D'autres projets d'implantations communes sont à l'étude, à Moscou, Valparaiso, Yokohama et Porto.
Auteur : M. Daniel Paul
Type de question : Question écrite
Rubrique : Politique extérieure
Ministère interrogé : affaires étrangères
Ministère répondant : affaires étrangères
Dates :
Question publiée le 25 juillet 2006
Réponse publiée le 17 octobre 2006