aéroports
Question de :
M. Maxime Bono
Charente-Maritime (1re circonscription) - Socialiste
M. Maxime Bono attire l'attention de M. le ministre des transports, de l'équipement, du tourisme et de la mer sur les conséquences du gel des crédits consentis aux exploitants d'aéroports chargés de la mise en oeuvre de missions dites régaliennes, telles que la sûreté et la sécurité. Le financement de ces missions relève, depuis 1999, d'un financement fiscal à la charge du transport aérien qui repose d'une part sur une taxe d'aéroport prélevée sur chaque passager aérien et d'autre part sur une subvention alimentée par une taxe de l'aviation civile payée également par le passager. Ce système de mutualisation a permis jusqu'à présent aux aéroports de taille moyenne de faire face aux augmentations régulières des coûts régaliens décidées par les pouvoirs publics. Or, les gels dont sont frappées les subventions depuis 2005, 6,7 % sur l'ensemble des coûts en 2005 et 21,6 % pour l'exercice 2006, mettent gravement en péril l'équilibre financier des exploitants, gestionnaires d'aéroports. De plus, le régime fiscal auquel sont soumis les exploitants d'aérodromes pour cette partie de leur activité, ne les autorise pas à récupérer la TVA sur toutes les dépenses de sécurité-sûreté. Les gestionnaires d'aéroports chargés d'exécuter des missions dont la responsabilité incombe à l'État, se trouvent aujourd'hui dans une situation de grande incertitude. Aussi, il souhaite connaître les décisions budgétaires qu'il pourrait prendre afin que ces missions régaliennes ne puissent être exécutées dans les meilleures conditions, ce afin de préserver l'aménagement du territoire et l'équilibre des aéroports régionaux et locaux.
Réponse publiée le 6 mars 2007
Les exploitants d'aéroport assurent le financement des missions de sûreté et de sécurité qui leur sont confiées par la loi. Ce financement, organisé par l'État, est principalement assuré par le produit de la taxe d'aéroport. Il est complété par des subventions du budget général de l'État pour ceux des aérodromes dont le trafic est compris entre 5 000 et 4 000 000 de passagers (classe 3) où le produit de la taxe est insuffisant, ainsi que pour les très petits aérodromes non éligibles à la taxe d'aéroport. En 2006, 41 millions d'euros ont été affectés au paiement des subventions aux exploitants d'aéroports, grâce à la dotation inscrite en loi de finances initiale et au redéploiement de crédits au sein du programme « Transports aériens ». La répartition de l'intégralité de cette dotation a été effectuée de manière que l'insuffisance maximale prévisionnelle de financement à la fin de l'année représente, pour chaque aéroport bénéficiant d'une subvention, une même proportion de ses coûts prévisionnels. Pour 2007, le volume des subventions aux exploitants dans le cadre de la loi de finances s'élève à 38,95 millions d'euros. Des modifications législatives concernant la taxe d'aéroport, destinées à en augmenter le produit, ont été prises récemment, notamment le relèvement par la loi de finances rectificative pour 2006 du plafond de la taxe d'aéroport de 10 euros à 11 euros pour les aéroports de la classe 3, et l'extension de cette taxe aux aéroports d'État de Nouvelle-Calédonie et de Polynésie française au 1er juin 2006. Toutefois, l'équilibre financier de ces missions pour les aérodromes éligibles à des subventions d'État ne devrait pas être atteint à la fin de 2007. Il convient de souligner que le mode de financement actuel, qui s'accompagne d'un recours accru à la ressource budgétaire, n'encourage pas la maîtrise des dépenses et ne saurait constituer durablement une solution acceptable. Au cours des dernières années, les dépenses exposées par les exploitants d'aérodrome au titre des missions de sécurité et de sûreté ont connu une progression très sensible, qui a incité les ministères concernés (transports et équipement, finances, intérieur, défense) à lancer des audits pour, notamment, apprécier le rapport coût-efficacité desdites dépenses, et examiner les possibilités d'évolution du dispositif de financement. Parmi les conclusions émises, la nécessité de mieux maîtriser la dépense est soulignée. Dans cet esprit, il sera indispensable de procéder à une réforme d'envergure du financement de la sécurité et de la sûreté aéroportuaires. Le Gouvernement travaille activement sur ce dossier.
Auteur : M. Maxime Bono
Type de question : Question écrite
Rubrique : Transports aériens
Ministère interrogé : transports, équipement, tourisme et mer
Ministère répondant : transports, équipement, tourisme et mer
Dates :
Question publiée le 25 juillet 2006
Réponse publiée le 6 mars 2007