Question écrite n° 101177 :
frais d'appareillage

12e Législature

Question de : M. Rodolphe Thomas
Calvados (2e circonscription) - Union pour la Démocratie Française

M. Rodolphe Thomas attire l'attention de M. le ministre de la santé et des solidarités sur l'arrêté publié au Journal officiel du 28 février 2006 relatif à la radiation de certains dispositifs de la liste des produits et prestations remboursables. Ce texte prévoit que pratiquement tous les dispositifs médicaux implantables (prothèses au sens large du terme) seront exclus de cette liste. Leur coût a été reporté et inclus dans le forfait versé aux établissements dans le cadre des « groupes homogènes de séjour » (GHS) qui n'a pas été revalorisé en conséquence. Ce problème d'ordre financier pour les gestionnaires est particulièrement inquiétant pour les chirurgiens, prescripteurs naturels et poseurs de ces dispositifs, qui restent responsables en cas de faillite du matériel. C'est à juste titre qu'un grand nombre de chirurgiens de sa circonscription s'inquiète des conséquences néfastes d'une telle mesure qui entraînera une influence grandissante des aspects financiers et économiques au détriment des critères scientifiques dans le choix d'une technique chirurgicale. Il lui demande quelles mesures il entend prendre afin de répondre aux attentes des chirurgiens, vivement préoccupés par cette mesure administrative, non concertée, et purement comptable.

Réponse publiée le 5 septembre 2006

L'attention du ministre de la santé et des solidarités a été appelée sur les conséquences de l'intégration dans les groupes homogènes de séjour (GHS) d'un certain nombre de dispositifs médicaux implantables (DMI), tels que les implants d'ostéosynthèse (vis, plaques, clous etc...). Il faut rappeler que le nouveau système de financement des établissements de santé - la tarification à l'activité (T2A) -, mis en oeuvre progressivement depuis 2004, repose sur le financement forfaitaire par l'assurance maladie de séjours hospitaliers homogènes au plan médico-économique. Il s'agit d'un tarif « tout compris ». Il a toutefois été prévu que certains médicaments et certains dispositifs médicaux particulièrement onéreux pourraient être remboursés en plus des tarifs lorsqu'ils présentent de fortes spécificités et ne sont pas fréquemment utilisés. Seuls les honoraires des praticiens, dans les établissements privés, ne sont pas inclus. Dans ce contexte, afin de progresser vers une convergence des listes de DMI remboursés en sus dans le secteur public et dans le secteur privé, le conseil de l'hospitalisation a recommandé l'intégration de nouvelles catégories de DMI dans les tarifs des GHS. Il ne s'agit donc en aucune manière d'un déremboursement, puisque les tarifs des GHS concernés ont été majorés du coût moyen des dispositifs intégrés. C'est ainsi une somme de près de 160 millions d'euros qui a été répartie entre les différents GHS concernés. Pour répondre à l'inquiétude des professionnels de santé et des établissements, le ministre de la santé et des solidarités a signé le 4 avril dernier avec les deux fédérations représentatives des établissements de santé privés (la fédération de l'hospitalisation privée et la fédération des établissements d'hospitalisation et d'hospitalisation privés) un protocole d'accord visant, d'une part à établir un constat partagé de l'incidence financière pour les établissements de l'intégration des DMI et, d'autre part, à envisager une adaptation du dispositif s'il s'avérait nécessaire. Un groupe de travail a été constitué et fera des propositions portant, notamment, sur une plus grande segmentation des GHS en vue d'une meilleure homogénéité tarifaire et sur la modification de la liste des DMI facturables en sus. Ces propositions ont été adressées au début du mois de juillet au ministre de la santé et des solidarités, pour une entrée en vigueur au 1er septembre 2006. Ce groupe de travail comprend des représentants du ministère de la santé, de l'assurance maladie, des fédérations d'établissements et des professionnels de santé. Sur la base des propositions qui auront été retenues, des mesures de compensation seront prises en faveur des établissements concernés afin de leur assurer un revenu équivalent à celui qu'ils auraient perçu de l'assurance maladie si ces propositions étaient entrées en vigueur au début de la campagne tarifaire 2006.

Données clés

Auteur : M. Rodolphe Thomas

Type de question : Question écrite

Rubrique : Assurance maladie maternité : prestations

Ministère interrogé : santé et solidarités

Ministère répondant : santé et solidarités

Dates :
Question publiée le 1er août 2006
Réponse publiée le 5 septembre 2006

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