Question écrite n° 101180 :
taxe d'aide au commerce et à l'artisanat

12e Législature

Question de : M. Rodolphe Thomas
Calvados (2e circonscription) - Union pour la Démocratie Française

M. Rodolphe Thomas attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur les graves conséquences de l'augmentation de la taxe d'aide au commerce et à l'artisanat (TACA). La loi de finances rectificative pour 2005 a atténué les effets de la réforme de la TACA, mise en oeuvre par la loi de finances pour 2005 laquelle avait entraîné des conséquences très graves pour certains commerces dont la taxe avait été multipliée par trois. Le correctif intervenu cette année ne semble pas être suffisant pour un grand nombre de professionnels, notamment les entreprises de l'électroménager et du multimédia pour lesquels les surfaces d'exposition deviennent de plus en plus importantes en raison de la diversité croissante des produits et de leur nécessaire valorisation. La tendance des marchés conduit en effet à passer les magasins d'une superficie de 400 mètres carrés à 5 100 mètres carrés, voire 1 000 mètres carrés en moyenne, contre 100 à 400 autrefois. En effet, instaurée en 1972 pour contribuer au financement du fonds d'intervention pour la sauvegarde de l'artisanat et du commerce et l'aide au départ des commerçants et artisans, la TACA était à l'origine prélevée à un niveau modéré sur des magasins à l'époque peu surfacés. Depuis lors, les établissements assujettis ont considérablement progressé en nombre, en activité et en effectifs salariés. Toutefois, des exceptions d'importance à cet assujettissement ont été maintenues, notamment pour les lieux de vente antérieurs à 1960, les surfaces de moins de 400 mètres carrés, les espaces de vente non couverts ou encore ceux affectés aux activités de service qui ne sont pas assujettis à la TACA. Compte tenu de ces disparités et des conséquences sociales et économiques importantes, il lui demande s'il envisage une modernisation complète de la TACA, notamment en reconsidérant les seuils.

Réponse publiée le 29 août 2006

Le Gouvernement a été amené en 2004 à réformer la taxe d'aide au commerce et à l'artisanat (TACA), suite à la suppression de la taxe sur les achats de viande (TAV). L'effet combiné pour les moyennes et grandes surfaces de la hausse de la TACA et de la disparition de la TAV s'est traduit par une diminution globale de la pression fiscale. L'addition de ces deux taxes avait en effet rapporté 771 millions d'euros en 2003, alors que la TACA majorée a rapporté 595 millions d'euros au titre de 2004. Néanmoins, la réforme entreprise a pu générer des effets de transfert entre redevables : le champ de la TACA n'étant pas le même que celui de la TAV, la hausse du taux de cette taxe a pu créer des difficultés pour certains commerçants. Une solution durable et équitable, de nature à répondre dans les meilleurs délais aux préoccupations des professions concernées, a donc été recherchée. A cet effet, une mission d'étude et de proposition a été confiée dans un premier temps à un magistrat de la Cour des comptes, en lui demandant d'envisager toutes les modalités d'évolution de cette taxe permettant de ménager à la fois le nécessaire équilibre général du budget de l'Etat, et un niveau de prélèvement acceptable pour les secteurs d'activité concernés, indispensables à l'économie du pays. Le rapport issu de cette mission a servi de base aux réflexions menées cet automne, en étroite concertation avec le Parlement. Ces réflexions ont débouché sur la présentation d'un amendement parlementaire au projet de loi de finances rectificative pour 2005, soutenu par le Gouvernement et qui permet une réduction de l'imposition pour la plus grande majorité des redevables dès 2006. En effet, la loi de finances rectificative pour 2005 prévoit une diminution du taux minimum et du taux intermédiaire de la taxe qui permettra une baisse de l'impôt comprise entre 6 et 20 % pour les commerçants dont le chiffre d'affaires au mètre carré est inférieur à 12 000 euros, soit 90 % des redevables. L'allègement moyen par commerçant sera de l'ordre de 12 %. Cette réforme qui représente un effort budgétaire de l'ordre de 70 millions d'euros, permet donc une atténuation sensible de la charge fiscale pesant sur les commerçants au titre de la TACA et de répondre ainsi de la façon la plus satisfaisante possible aux préoccupations des intéressés. Par ailleurs, et avant même ces modifications, la loi n° 72657 du 13 juillet 1972 et le décret n° 95-85 du 26 janvier 1995 prévoyaient pour les commerces ayant une surface de vente et un chiffre d'affaires annuel au mètre carré modestes et pour les établissements dont l'activité requiert des surfaces anormalement élevées des réductions de taux (- 20 % pour le premier cas, - 30 % pour le second et - 50 % lorsque l'établissement relève des deux catégories). Ainsi les commerces nécessitant une surface commerciale importante pouvaient déjà bénéficier d'une réduction de taux très importante susceptible d'atteindre 50 %. Ces décisions prises par le Gouvernement et le Parlement, en réduisant ainsi la fiscalité sur le commerce, marquent leur intérêt pour un secteur d'activité dont la contribution sera décisive dans la « bataille pour l'emploi ».

Données clés

Auteur : M. Rodolphe Thomas

Type de question : Question écrite

Rubrique : Impôts et taxes

Ministère interrogé : économie

Ministère répondant : économie

Dates :
Question publiée le 1er août 2006
Réponse publiée le 29 août 2006

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