Question écrite n° 101841 :
conjoints survivants

12e Législature

Question de : M. Yvan Lachaud
Gard (1re circonscription) - Union pour la Démocratie Française

M. Yvan Lachaud appelle l'attention de M. le ministre délégué à la sécurité sociale, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille sur la nécessité de tenir compte de la situation spécifique des personnes touchées par le veuvage et des orphelins. En France, près de 4 millions de personnes sont touchées par le veuvage. Plus de 488 000 orphelins de moins de vingt et un ans se retrouvent, de ce fait, dans des familles monoparentales qui ne bénéficient ni de pension alimentaire, ni de prestation compensatoire, ni de garde alternée. Aux répercussions psychologiques du décès s'ajoutent les nombreuses difficultés matérielles et financières ainsi que les problèmes liés à l'organisation de la vie professionnelle avec des enfants dont le parent restant assume seul la charge (maladie, vacances scolaires). Á cet égard, les personnes avec enfant touchées par un veuvage précoce devraient faire l'objet d'une attention toute particulière. L'association sarthoise des conjoints survivants s'inquiète tout particulièrement de la suppression programmée pour 2010 de l'allocation veuvage créée en 1980, alors même que cette allocation est déjà soumise à des conditions de ressources sévères et que l'allocation de soutien familial est étendue à tous les parents élevant seul leur enfant jusqu'à vingt ans. Elle regrette que la spécificité de la situation des personnes veuves et orphelines ne soit pas prise en compte. C'est pourquoi cette association départementale souhaiterait que des dispositions soient prises en matière de formation, de pension de réversion et de prise en charge financière et psychologique pour répondre aux nombreuses difficultés matérielles et financières rencontrées par les personnes veuves et orphelines. Il le remercie de bien vouloir l'informer de sa position et de ses intentions en la matière.

Réponse publiée le 19 décembre 2006

La loi n° 2003-775 du 21 août 2003 portant réforme des retraites a amélioré le dispositif de la pension de réversion servie par les régimes de retraite des salariés, salariés agricoles, artisans et commerçants, dans le sens d'une plus grande équité et d'une meilleure lisibilité. La loi du 21 août 2003 a prévu le remplacement progressif, d'ici au 1er janvier 2011, de l'allocation veuvage par la pension de réversion, qui offre à tous points de vue un système plus favorable. En termes de durée, l'allocation veuvage était limitée à une période de deux à cinq ans, alors que la pension de réversion est versée sans limitation de durée. En termes de conditions de ressources, le montant des ressources personnelles autorisé pour la pension de réversion (plus de 15 000 euros par an) est deux fois supérieur à celui retenu pour l'allocation veuvage. S'agissant des cas où l'assuré, décédé précocement, n'a cotisé qu'un faible nombre d'années, des mesures existent qui portent la pension de réversion à un montant très supérieur à ce qu'il serait s'il était déterminé sur la base des droits effectivement acquis par l'assuré décédé : d'une part, le calcul de la pension de réversion s'effectue sur la base du taux plein ; d'autre part, la pension de réversion ne peut descendre en deçà d'un minimum. Ces deux mesures peuvent conduire le régime général à verser une prestation qui peut être près de cinq fois plus élevée que ce qu'elle aurait été s'il avait été tenu compte du seul effort contributif de l'assuré décédé. Plus généralement, la politique du Gouvernement vise à favoriser, par des mesures d'accompagnement concrètes pour les jeunes conjoints survivants, le maintien et le retour dans l'emploi, plutôt que la création de prestations d'assistance. Ainsi la politique volontariste de création de places de garde d'enfant (72 000 places créées) et la priorité d'attribution de ces places pour la femme seule ayant charge de familles, permettront aux conjoints survivants de bénéficier de revenus d'activité et d'acquérir, à titre personnel, des droits à retraite. Parallèlement à cette politique à l'égard des conjoints survivants, le choix de développer massivement et structurellement l'emploi des femmes permet à la France de disposer d'un des meilleurs taux d'activité des femmes parmi les pays développés. Ainsi, aujourd'hui, les nouvelles générations de femmes retraitées disposent d'une retraite personnelle dont le montant a progressé de près de 50 % en dix ans. S'agissant de l'aide psychologique, l'article L. 321-1 du code de la sécurité sociale définit les prestations qui sont prises en charge par l'assurance maladie. La couverture des frais de médecine spéciale est donc prévue avec une participation des assurés pour les frais d'honoraires des praticiens dans la limite de 25 à 35 %, éventuellement complétée par une mutuelle. En cas d'insuffisance de ressources, les assurés peuvent bénéficier de la couverture maladie universelle complémentaire. Enfin, pour les personnes qui, malgré ces dispositifs, rencontrent des difficultés financières, les caisses primaires d'assurance maladie peuvent décider, après examen de leur dossier, de prendre en charge tout ou partie des frais exposés sur leurs crédits d'action sanitaire et sociale.

Données clés

Auteur : M. Yvan Lachaud

Type de question : Question écrite

Rubrique : Famille

Ministère interrogé : sécurité sociale, personnes âgées, personnes handicapées et famille

Ministère répondant : sécurité sociale, personnes âgées, personnes handicapées et famille

Dates :
Question publiée le 8 août 2006
Réponse publiée le 19 décembre 2006

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