viticulture
Question de :
M. Daniel Mach
Pyrénées-Orientales (1re circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
M. Daniel Mach attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur les propositions formulées par la Commission européenne en matière de réforme de l'organisation commune du marché (OCM) vin et, plus particulièrement, sur les inquiétudes qu'elles suscitent auprès des professionnels de la distillerie dans les Pyrénées-Orientales. En effet, selon ses suggestions, la Commission européenne envisagerait de dégager un budget de l'ordre de 2,4 milliards d'euros sur cinq ans afin d'encourager l'arrachage. Près de 400 000 hectares pourraient ainsi être concernés, et 12 % du potentiel de production européen serait de la sorte détruit, engendrant inéluctablement une sérieuse remise en cause de la viabilité des entreprises spécialisées. Les prestations viniques, c'est-à-dire le traitement par les distilleries des marcs et des lies, ont permis jusqu'à présent de contribuer à la qualité des vins, d'assurer de façon organisée la dépollution du secteur, d'offrir à la filière un outil de régulation et d'ouvrir la possibilité d'une diversification pour les entreprises. Nos professionnels craignent la mise en place de cette réforme telle que proposée par la Commission européenne, et appréhendent les lourds préjudices qu'elle causerait dans la mesure où la viabilité de leurs entreprises serait incontestablement compromise. Aussi, il lui demande de bien vouloir lui indiquer les démarches qu'il entend engager auprès de la Commission européenne afin de préserver cette profession déjà fragilisée.
Réponse publiée le 5 décembre 2006
La commission européenne a fait connaître son projet de réforme de l'Organisation Commune de Marché (OCM) vinicole. La réforme de l'OCM est un chantier désormais engagé. Toutefois, le projet de la commission, s'il contient un certain nombre de mesures intéressantes, devra, pour pouvoir être accepté par la France, être amendé sur un certain nombre de points. Notamment un effort particulier doit être fait pour favoriser, au sein de l'OCM, la promotion et la commercialisation des produits de la vigne. Concernant les points plus précis de la réforme, la France entend faire des propositions pour améliorer le projet de la commission. Si l'arrachage doit rester un outil au sein de l'OCM, son affichage comme mesure centrale de la réforme n'est pas compatible avec la politique ambitieuse de rendre une véritable compétitivité au secteur viticole. L'arrachage doit être une solution de dernier recours pour certaines exploitations viticoles qui souhaitent se retirer définitivement du marché. Il s'agit donc d'un choix individuel qui a toute sa place, complété par un arrachage temporaire, comme mesure de gestion de l'offre sur le long terme. Le Gouvernement est bien conscient des risques qui pèsent sur l'activité des distilleries si l'ensemble des outils de gestion actuels (distillations) est remis en cause par la commission européenne. Leur suppression n'est pas envisageable sans alternative crédible et efficace. En effet, compte tenu des variations importantes de la production viticole, la France demandera que des mesures de régulation de marché soient maintenues au sein de l'OCM, dans le cadre d'enveloppes nationales, notamment une distillation de crise pouvant être rendue obligatoire pour les producteurs, afin d'être pleinement efficace. De plus, la livraison des sous-produits de la vinification en distillerie doit demeurer la règle. Cette mesure joue un rôle particulièrement important en faveur de l'environnement en évitant que ces sous-produits ne soient répandus dans le milieu naturel et contribue à améliorer la qualité des vins. Cette proposition figure dans le mémorandum adressé à la commission et signé au printemps par la France, l'Italie, l'Espagne, la Portugal et la Grèce. Cependant, le dispositif actuel devra certainement être adapté. La future OCM devra afficher de l'ambition pour la viticulture communautaire et ne pas faire de notre vignoble la variable d'ajustement du marché mondial du vin. Le Gouvernement entend défendre les intérêts de la filière viticole nationale, afin de faire progresser les propositions de la commission dans ce sens.
Auteur : M. Daniel Mach
Type de question : Question écrite
Rubrique : Agriculture
Ministère interrogé : agriculture et pêche
Ministère répondant : agriculture et pêche
Dates :
Question publiée le 15 août 2006
Réponse publiée le 5 décembre 2006