Question écrite n° 103429 :
Jérusalem

12e Législature

Question de : M. Laurent Hénart
Meurthe-et-Moselle (1re circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire

M. Laurent Hénart souhaite attirer l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la responsabilité de l'État français dans la participation de deux entreprises françaises, à capital privé, réunies dans le consortium Citypass : Connex Transport AB - filiale transport de Veolia Environnement (ex-Vivendi Environnement), et le groupe Alstom, pour la réalisation du tramway de Jérusalem. Ces deux entreprises viennent de passer avec l'État israélien un contrat de nature économique international. Il se trouve que certains terminus des sept lignes prévues sont localisés dans des colonies de peuplement illégales au regard des nombreuses résolutions du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale des Nations unies. Or les États qui veulent passer des accords économiques, d'association ou techniques, doivent respecter un certain nombre d'obligations relevant du droit international. La Cour de justice internationale s'est d'ailleurs prononcée sur la nature des règles spécifiques applicables et sur les droits et obligations qui en découlent pour la puissance occupante tout comme l'identification de ses obligations non respectées, et les conséquences juridiques de ce non-respect pour les États tiers et les organisations internationales. Ces deux entreprises, n'agissant pas pour le compte de l'État mais en tant qu'organes de l'État français, aident et assistent l'État d'Israël qui commet l'occupation de Jérusalem-Est et de la Cisjordanie. Dès lors, l'État français peut-il être tenu pour responsable de l'aide ou de l'assistance qu'il prête à cette puissance occupante ? En conséquence, il lui demande que le Gouvernement fasse tout ce qui est en son pouvoir pour que ces entreprises françaises respectent le droit international.

Réponse publiée le 12 décembre 2006

Le consortium Citypass auquel appartiennent les deux entreprises françaises citées a remporté l'appel d'offres international lancé en 2002 par les autorités israéliennes pour la construction et l'exploitation de cette infrastructure. Une partie du réseau du tramway, tel que celui-ci a été conçu par les autorités israéliennes, est située dans les territoires occupés par Israël depuis 1967. La participation à la construction du tramway de Jérusalem est le fait d'entreprises privées qui n'agissent en aucun cas pour le compte de l'État français. Cette participation ne saurait lui être imputée. Les pouvoirs publics ne disposent par ailleurs d'aucun pouvoir d'injonction ou de contrainte leur permettant d'amener des entreprises françaises qui ont participé à un appel d'offres international à se retirer d'un marché. Cette situation, qui est de nature commerciale, ne reflète en aucun cas une évolution de la position française sur Jérusalem. La France a maintenu une position de principe constante sur le statut de Jérusalem : la ville constitue juridiquement un « corpus separatum », et ce statut est défini par le droit international. La France et l'Union européenne ont par ailleurs une position claire et constante sur le caractère illégal des activités de colonisation dans les territoires occupés par Israël en 1967. La France et l'Union européenne poursuivront les efforts entrepris en faveur de l'établissement d'une paix juste et durable au Proche-Orient. Elles continueront à faire entendre leur voix, avec constance et fermeté, pour dire le droit et appeler à la mise en oeuvre des mesures indispensables au règlement durable du conflit.

Données clés

Auteur : M. Laurent Hénart

Type de question : Question écrite

Rubrique : Politique extérieure

Ministère interrogé : affaires étrangères

Ministère répondant : affaires étrangères

Dates :
Question publiée le 12 septembre 2006
Réponse publiée le 12 décembre 2006

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