accession à la propriété
Question de :
M. Jacques Bascou
Aude (2e circonscription) - Socialiste
M. Jacques Bascou appelle l'attention de M. le ministre délégué à la sécurité sociale, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille sur la protection des personnes handicapées dans le cadre de l'accession à la propriété. De graves difficultés peuvent en effet être rencontrées par les personnes handicapées qui souscrivent des prêts aidés par l'État dans le cadre de sa politique du logement, prêts destinés à encourager les personnes aux revenus modestes à accéder à la propriété. Ces prêts (PTZ, PAS) sont conditionnés à un plafond de ressources, leur remboursement est dans ce cas fondé sur les prestations de solidarité également allouées par l'État, en premier l'allocation adulte handicapé (AAH) et son complément. Ces allocations sont alors communément considérées comme des revenus d'existence, notamment du point de vue du déblocage des prêts par les banques. Á revenus inchangés, la personne handicapée qui bénéficiait auparavant d'une aide personnalisée au logement (APL) peut alors espérer continuer à recevoir cette aide en déduction de son remboursement mensuel d'emprunt. Mais dès la première déclaration de revenus suivant son acquisition, la personne handicapée découvre les conséquences d'une autre définition de l'AAH, du point de vue fiscal. Exonérée d'impôt, cette allocation de solidarité n'est pas alors considérée comme un revenu, ce qui amène l'administration, en l'absence de ressources imposables au cours de l'année de référence à procéder à l'application d'un plancher de ressources théorique. Selon les dispositions réglementaires, ce « revenu minimum est égal au montant des prêts éligibles à l'aide personnalisée au logement réellement acquitté, non plafonné, multiplié par 13 pour tous les types de prêts contractés après le 1er juillet 1987. » Sur cette base, le plafond de revenus ouvrant droit à l'APL étant théoriquement dépassé, la caisse d'allocations familiales qui versait précédemment l'APL supprime cette allocation à la personne handicapée. Celle-ci se retrouve alors privée d'une part importante de ses revenus d'existence. La situation est aggravée quand cette même personne atteint l'âge de soixante ans. Elle perd alors le bénéfice du régime handicapé pour entrer dans le dispositif vieillesse. La perte de l'APL et la baisse de ressources découlant du passage de l'AAH au minimum vieillesse, ajoutée à la disparition d'un emprunteur solidaire, peuvent amener cette personne handicapée à commencer le mois avec un solde négatif après déduction de ses remboursements d'emprunts. Bien qu'accédante à la propriété, la personne très handicapée dans cette situation ne dispose plus alors pour subvenir à ses besoins élémentaires que de l'allocation tierce personne théoriquement consacrée à l'aider dans les gestes de sa vie quotidienne. Bien que propriétaire, dans ces conditions d'endettement et de fragilité, l'autonomie et même la survie de cette personne deviennent dans ces conditions particulièrement problématiques. Il lui demande si le Gouvernement envisage de remédier à cette situation qui piège financièrement des personnes particulièrement fragiles en les laissant d'abord s'endetter avec des prêts aidés par l'État avant de les priver ensuite de l'aide au logement dont elles auraient continué à bénéficier en restant locataire.
Réponse publiée le 13 février 2007
Le montant des aides personnelles au logement est déterminé selon des barèmes de calcul qui intègrent à la fois les ressources du ménage, le nombre de personnes à charge et le montant du loyer ou de la mensualité de prêt en cas d'accession à la propriété. Ce mode de calcul permet une solvabilisation effective de la dépense de logement des allocataires. Au moment de la demande d'aide au logement, il est procédé à l'évaluation forfaitaire des ressources de la personne, que celle-ci soit locataire ou accédante à la propriété, si les ressources déclarées au cours de l'année civile de référence sont inférieures ou égales à 812 fois le SMIC brut horaire. Cette procédure a pour objet de mieux appréhender la réalité de la situation financière du demandeur d'une aide au logement et de ne pas lui verser une allocation de logement qui ne soit pas en rapport avec ses revenus réels. Toutefois, l'évaluation forfaitaire n'est pas appliquée aux bénéficiaires du revenu minimum d'insertion (RMI), afin de les inciter à l'exercice ou à la reprise d'une activité professionnelle. Il en est de même pour les titulaires de l'allocation aux adultes handicapés (AAH), afin de leur permettre de s'insérer dans le monde du travail. Par ailleurs, les revenus d'un accédant à la propriété, bénéficiaire ou non de l'AAH, sont réputés au moins égaux à 13 fois le montant des charges mensuelles de prêt déclarées. Cette disposition n'est pas appliquée lorsque le bénéficiaire, son conjoint ou son concubin bénéficient d'un abattement ou d'une neutralisation des ressources suite à un changement de situation intervenant après la date de signature de prêt et pendant la période d'accession. De même, depuis juillet 2002, le plancher de ressources ne s'applique pas lorsque, postérieurement à la date de signature du prêt et pendant la période d'accession, le bénéficiaire, ou son conjoint, se trouve dans l'obligation de cesser son activité professionnelle et perçoit l'AAH à ce titre.
Auteur : M. Jacques Bascou
Type de question : Question écrite
Rubrique : Logement
Ministère interrogé : sécurité sociale, personnes âgées, personnes handicapées et famille
Ministère répondant : sécurité sociale, personnes âgées, personnes handicapées et famille
Signalement : Question signalée au Gouvernement le 6 février 2007
Dates :
Question publiée le 12 septembre 2006
Réponse publiée le 13 février 2007