radio
Question de :
M. Philippe Tourtelier
Ille-et-Vilaine (2e circonscription) - Socialiste
Alerté par des radios associatives locales, M. Philippe Tourtelier appelle l'attention de M. le ministre de la culture et de la communication sur leurs inquiétudes relatives au fonds de soutien à l'expression radiophonique (FSER) dans le cadre de la loi de finances pour 2007. Ces radios défendent la liberté d'expression et le pluralisme et permettent l'existence d'une information de proximité au service de tous, favorisent le développement économique et social de nos territoires, permettent la promotion des cultures régionales et l'émergence de talents, jeunes ou moins jeunes. Au même titre que les autres médias audiovisuels, ces radios font partie des outils de l'exception culturelle française, Souvent en butte à des difficultés financières qui menacent leur pérennité, ces radios représentent des composantes importantes du tissu associatif de nos régions. Depuis 2002, il apparaît que le barème de l'aide publique réglementaire à ces radios associatives est inchangé : à valeur nominale égale les aides auraient perdu environ 11 % de leur valeur réelle. Cela alors même que le prix des services et des charges sociales ont, quant à eux, fortement augmenté. À ce phénomène s'ajoute la disparition non négligeable d'une partie des aides à l'emploi dans le secteur non lucratif qui est le leur. Pour faire face à cette précarité, de nombreux spécialistes conviennent qu'il faut revaloriser la dotation à ces radios associatives afin qu'elles puissent continuer à remplir leur rôle d'intérêt public que leur assigne la loi de 1986. Face à une érosion de l'aide publique accordée à ces radios associatives, du fait même que le nombre d'attributaires a sensiblement augmenté et malgré de timides mesures de remise à niveau du FSER, il lui demande d'augmenter ce fonds dans le prochain budget. Le montant prévisionnel annoncé pour 2007, 24,1 millions d'euros contre 23,75 en 2006, apparaît de ce fait comme un trompe-l'oeil. Les représentants syndicaux de ces radios associatives évaluent à 28 millions d'euros le montant de ce fonds. Comprenant la nécessité de revaloriser progressivement le FSER ; il souhaite cependant qu'il soit sensiblement optimisé. La croissance des recettes publicitaires des médias audiovisuels commerciaux sur lesquelles est principalement assis le FSER devrait permettre une hausse de l'abondement souhaité. Cette consolidation du fonds, garant de la viabilité financière de ces radios associatives, est indispensable à leur place particulière.
Réponse publiée le 28 novembre 2006
Depuis plus de vingt ans, le Fonds de soutien à l'expression radiophonique (FSER) accompagne le développement des radios de proximité. Ses dépenses n'ont cessé de croître en raison de l'augmentation du nombre des radios éligibles (442 en 1993 à 562 en 2005). Ainsi, le total des subventions versées aux radios est passé de 14 M en 1993 à 24,2 M en 2005, soit une hausse de 72 %. Le produit de la taxe sur la publicité diffusée par voie de radiodiffusion sonore et de télévision, qui alimente le compte d'affectation spéciale dédié au FSER, n'a pas évolué aussi rapidement. Il est donc apparu indispensable d'augmenter le rendement de la taxe. C'est pourquoi, dans le cadre de l'examen du projet de loi de finances pour 2005, le Gouvernement a soutenu un amendement parlementaire proposant d'ajouter six nouveaux paliers de taxation au barème de la taxe en vigueur pour la publicité télévisée. Cette mesure a permis de mettre le niveau des recettes du FSER en adéquation avec le niveau des dépenses. C'est sur cette base revalorisée que le montant prévisionnel des crédits ouverts au titre du FSER dans le cadre du projet de loi de finances pour 2007 a été ajusté à la hausse et porté à 24,1 M, contre 23,75 M en 2006. Au surplus, rien ne fait obstacle à ce que, dans l'hypothèse où le montant des recettes réelles du compte spécial alimentant le fonds viendrait à dépasser en cours d'exercice celui de l'inscription budgétaire initiale, il soit procédé à une ouverture de crédits complémentaires, comme cela a été fait en 2005. S'agissant par ailleurs des subventions versées par le FSER, leur barème pour 2007 sera adopté dans le cadre nouveau établi par le décret du 25 août 2006 portant réforme du FSER. Cette réforme, qui a fait l'objet d'une concertation préalable approfondie avec les organisations professionnelles concernées, a pour objectif central de consolider le fonctionnement du Fonds, vital pour la pérennisation du secteur des radios de proximité non commerciales, tout en garantissant sa viabilité financière et en modernisant sa gestion. Le ministre demeure ainsi plus que jamais attentif à ce que les radios associatives puissent remplir, dans les meilleures conditions, leur mission tant culturelle que sociale.
Auteur : M. Philippe Tourtelier
Type de question : Question écrite
Rubrique : Audiovisuel et communication
Ministère interrogé : culture et communication
Ministère répondant : culture et communication
Dates :
Question publiée le 24 octobre 2006
Réponse publiée le 28 novembre 2006