Réponse publiée le 24 avril 2007

La Révolution hongroise de 1956, tragiquement écrasée dans le sang, constitue un des grands événements de la seconde partie du xxe siècle : elle a témoigné de l'attachement du peuple hongrois, comme de toutes les autres nations soumises au joug soviétique, à la liberté et à la démocratie. Les insurgés de 1956 à Budapest, comme ceux de Prague et de Gdansk, nous ont montré le chemin qui a abouti à l'entrée de l'Europe centrale et orientale dans l'Union européenne. La ministre déléguée aux affaires européennes a représenté la France aux très émouvantes cérémonies des 22 et 23 octobre dernier à Budapest, en présence d'un grand nombre de personnalités européennes et internationales, parmi lesquelles le roi d'Espagne Juan Carlos, le président allemand Horst Kôhler, le président autrichien Heinz Fischer, le cardinal Angelo Sodano, le président de la Commission européenne Joao Barroso et le secrétaire général de l'OTAN Jaap De Hoop Scheffer, de nombreux chefs d'États ou de gouvernements de pays voisins, ainsi que le président du Conseil de la Fédération de Russie (sénat) Sergeï Mironov. Ce parterre de personnalités a témoigné de l'importance de cette manifestation, dans une Europe qui s'est engagée sur la voie de la réconciliation et de l'amitié. S'agissant de l'Union européenne, le Parlement européen a accueilli à Strasbourg, le 25 octobre, le président hongrois Laszlo Solyom pour une séance solennelle dédiée au soulèvement de 1956. Le chef de l'État magyar a rendu hommage à la solidarité manifestée à l'époque par les opinions publiques occidentales devant ce drame, et a remercié les États qui ont accordé l'asile à plus de 18 0000 réfugiés. La France, qui est devenue la patrie de plus de 10 000 Hongrois fuyant la dictature communiste, a évidemment été le cadre de très nombreux hommages, destinés à rappeler le souvenir du drame ; parmi les plus importants, on peut citer notamment : un colloque au Sénat en présence de la présidente du parlement Katalin Szili (5 octobre), une série de conférences à l'institut hongrois de Paris, un dépôt de gerbe à l'Arc de Triomphe (22 octobre), des concerts et des débats dans la capitale et en régions. Il convient de mentionner l'hommage tout particulier que la France a rendu à Jean-Pierre Pedrazzini, journaliste franco-suisse de l'hebdomadaire Paris Match qui a trouvé la mort en couvrant l'insurrection de Budapest. En compagnie du président de la confédération helvétique, la ministre déléguée a dévoilé le 23 octobre un buste à sa mémoire, sur le lieu même où il est tombé.