jeunes
Question de :
M. Alain Vidalies
Landes (1re circonscription) - Socialiste
M. Alain Vidalies * souhaite attirer l'attention de M. le ministre de la santé et des solidarités sur la directive européenne « Télévision sans frontières » et plus particulièrement ses carences en matière de lutte contre l'obésité infantile. Les études convergent pour souligner le caractère exponentiel de l'obésité en Europe mais également en France où, selon la Caisse nationale d'assurance maladie, 20 % des enfants de moins de huit ans sont victimes d'obésité. Si les causes de l'obésité sont multifactorielles, il demeure relativement difficile de quantifier l'impact de chacun de ces facteurs. Nonobstant, une enquête récente publiée par l'UFC-Que Choisir démontre le lien entre les publicités à destination des enfants et leurs comportements alimentaires. Cette même étude relève que 71 % des parents considèrent leur enfant comme étant influencé par les publicités alimentaires puisqu'ils admettent céder à ces demandes lors des courses alimentaires. La révision de la directive « Télévision sans frontières » tend à élargir le présence publicitaire sur les écrans, y compris dans le cadre des programmes réservés aux enfants. Il apparaîtrait cohérent que ce texte prolonge l'action du règlement européen relatif aux allégations nutritionnelles et de santé, qui vise à définir des profils nutritionnels pour des produits alimentaires, et refuse tout abus publicitaire. En conséquence, il lui demande quelles mesures il entend défendre dans le cadre de la discussion européenne de cette directive, afin de lutter contre le terrible fléau qu'est l'obésité infantile.
Réponse publiée le 20 février 2007
La question de la relation entre la publicité télévisuelle pour des produits et services alimentaires et le développement de l'obésité chez l'enfant est une préoccupation du ministère de la santé. La Charte européenne sur la lutte contre l'obésité signée en novembre 2006, sous l'égide de l'OMS, par les ministres de la santé européens stipule : « ... que les mesures doivent comprendre l'adoption de réglementations visant à réduire sensiblement l'ampleur et l'impact de la promotion commerciale des aliments et boissons à haute densité énergétique, particulièrement auprès des enfants (en élaborant des mesures à l'échelle internationale, comme un code du marketing ciblant les enfants dans ce domaine) ». La question s'inscrit dans le cadre large des multiples influences qui s'exercent sur l'enfant et contribuent à orienter ses comportements alimentaires. La publicité à la télévision est l'un de ces facteurs. La loi n° 2004-806 du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique aborde cette question en prévoyant l'apposition d'un message à caractère sanitaire dans les messages publicitaires (art. 29). Elle élargit ainsi le champ d'application à l'ensemble des publicités et promotions qui visent aussi les adultes et les parents des enfants. Cette très importante mesure sur la publicité alimentaire a été remarquée au niveau international et a suscité l'intérêt de l'OMS. Un décret et un arrêté d'application seront publiés prochainement, pour une mise en application dès la fin février 2007. Ces mesures sur la publicité, nouvelles dans notre pays, constituent un progrès majeur. Elles seront évaluées après leur mise en application. La France a par ailleurs initié depuis 2001 et renforcé en 2006 le programme national Nutrition-santé dont l'un des objectifs est de stabiliser la croissance de l'obésité et du surpoids chez l'enfant. Un très grand nombre d'actions touchant tant le grand public que les professionnels ont été mises en oeuvre dans le cadre d'une stratégie coordonnée par le ministère de la santé. Un effort particulier porte sur la qualité nutritionnelle des produits alimentaires mis sur le marché, ainsi que sur leurs modes de commercialisation. En particulier, le Gouvernement prépare un cadre d'engagement de progrès nutritionnel destiné aux acteurs économiques. Ce cadre sera prêt dès le mois de février 2007. Il prévoit de porter une attention particulière à la publicité alimentaire en direction des enfants. La position de la France relative à la révision de la directive « Télévision sans frontières » est coordonnée par le ministre de la culture. À ce stade, l'un des articles de la directive « Télévision sans frontières » prévoit que les États membres et la Commission encouragent les fournisseurs de services audiovisuels à développer un code de conduite sur la question des programmes pour enfants contenant ou étant interrompus par des promotions pour des produits alimentaires à teneur élevée en gras, sel, sucre ou boissons alcoolisées. La France souhaite que ce code soit développé par l'ensemble des parties intéressées dans le cadre de lignes directrices fixées par les États membres et la Commission.
Auteur : M. Alain Vidalies
Type de question : Question écrite
Rubrique : Santé
Ministère interrogé : santé et solidarités
Ministère répondant : santé et solidarités
Dates :
Question publiée le 21 novembre 2006
Réponse publiée le 20 février 2007