Question écrite n° 11863 :
taxe intérieure sur les produits pétroliers

12e Législature

Question de : M. Jack Lang
Pas-de-Calais (6e circonscription) - Socialiste

M. Jack Lang appelle l'attention de M. le ministre délégué au budget et à la réforme budgétaire sur l'essor des biocarburants. La France a réussi en vingt ans à mettre en place une filière biocarburant dynamique et performante. Cette politique en faveur des énergies renouvelables permet à notre pays de limiter sa dépendance vis-à-vis des énergies fossiles. Elle nous permet également de respecter les accords de Kyoto et d'atteindre les 21 % d'énergies renouvelables dans notre bilan énergétique. Les organisations professionnelles agricoles sont très sensibles aux mesures fiscales pouvant être prises en faveur des biocarburants. Toute révision de la politique française d'exonération partielle de la taxe intérieure sur les produits pétroliers pour l'éthanol remettrait gravement en cause les efforts entrepris par la filière des biocarburants. Il lui demande donc quelles mesures fiscales le Gouvernement souhaite prendre afin de favoriser le développement des biocarburants dans notre pays.

Réponse publiée le 14 avril 2003

A travers le système de défiscalisation mis en place depuis 1997 et les montants alloués à leur promotion (181 millions d'euros pour 2001), la France a montré son attachement aux biocarburants. La reconduction du système de défiscalisation pour 2003 par l'adoption de la loi de finances rectificative pour 2002 manifeste la volonté de l'Etat de maintenir la promotion des biocarburants. La France a été un précurseur du principe de leur défiscalisation en Europe. La France est ainsi le premier producteur européen de biocarburants avec une production en 2002 de 500 000 tonnes. La France applique un taux différencié de droits d'accises sur les biocarburants conformément à la décision du Conseil du 25 mars 2002. Cette décision fixe notamment des taux plafonds de réduction d'accises et impose que les taux de réduction d'accises soient modulés en fonction de l'évolution du cours des matières premières et ne doivent pas conduire à une surcompensation des coûts additionnels liés à la production de biocarburants. Le taux de réduction de la taxe intérieure sur les produits pétroliers est issu de calculs à partir de données fournies par les filières résultant d'un examen approfondi du coût des unités existantes. Au cours de la discussion au Parlement, le Gouvernement a accepté des amendements proposant de relever les niveaux de défiscalisation proposés pour 2003. L'année 2003 verra d'ailleurs le lancement d'un nouvel appel à candidature, permettant à la France de renouveler les agréments des unités de production et de rester en tête des pays producteurs de biocarburants en Europe. Enfin, deux directives concernant les biocarburants sont en cours de préparation à Bruxelles. La première concerne spécifiquement les biocarburants et vise à promouvoir leur utilisation dans les transports. La seconde concerne la taxation de l'énergie et encadrera la politique d'encouragement fiscal au développement des biocarburants. L'évolution de la politique fiscale de la France en matière de biocarburants dépend donc largement de l'adoption de cette directive et le Gouvernement veillera, le moment venu, à sa transposition en droit interne. Le texte adopté apparaît répondre ainsi aux exigences de la décision du conseil susindiquée, tout en allant dans le sens de la demande des filières agricoles.

Données clés

Auteur : M. Jack Lang

Type de question : Question écrite

Rubrique : Impôts et taxes

Ministère interrogé : budget

Ministère répondant : budget

Dates :
Question publiée le 10 février 2003
Réponse publiée le 14 avril 2003

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