politique fiscale
Question de :
M. Jean-Louis Bianco
Alpes-de-Haute-Provence (1re circonscription) - Socialiste
M. Jean-Louis Bianco attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur les difficultés d'accès pour un certain nombre de Français au remboursement des soins et par là-même au système de santé. Aujourd'hui, près de 5 millions de personnes disposant de revenus modestes bénéficient d'une couverture complémentaire gratuite. La CMU a permis cette amélioration indispensable. Une aide à la mutualisation a complété ce dispositif pour les personnes ayant des ressources jusqu'à 10 % supérieures au plafond d'accès à la CMU. Cependant, force est de constater que des injustices perdurent puisque des personnes dont les moyens sont faibles ne peuvent souscrire un contrat auprès d'une mutuelle de complémentaire santé. Seule la moitié de la population disposant des revenus les plus importants peut prétendre déduire de son revenu imposable le montant de la cotisation versée à sa mutuelle. Au contraire, pour ceux qui ne sont pas salariés et couverts par un contrat d'assurance de groupe, il n'est proposé aucune aide financière leur permettant de réduire le coût de leur adhésion. L'instauration d'un crédit d'impôt pourrait remplacer l'actuelle déduction fiscale. Cela permettrait aux personnes non imposables de bénéficier d'un avantage fiscal. Il serait également envisageable de compléter et de renforcer l'aide apportée actuellement par le biais de la CMU et de l'aide à la mutualisation aux seuls ménages en grande difficulté, pour accéder aux assurances complémentaires. Il lui demande quelles solutions il envisage. - Question transmise à M. le ministre de la santé et des solidarités.
Réponse publiée le 17 octobre 2006
La couverture maladie universelle (CMU) complémentaire permet aux foyers aux ressources les plus faibles de disposer gratuitement d'une couverture maladie complémentaire. Ce dispositif a été complété par l'instauration, lors de la réforme de l'assurance maladie votée à l'été 2004, d'une aide à l'acquisition d'une assurance complémentaire de santé, sous forme d'un crédit d'impôt sur les contrats individuels d'assurance complémentaire. En vigueur depuis le 1er janvier 2005, ce nouveau dispositif permet aux foyers disposant de ressources dépassant le plafond de la CMU complémentaire de moins de 15 % de bénéficier d'un contrat individuel d'assurance complémentaire de santé de droit commun avec un niveau de prime réduit du montant de l'aide. Ce montant dépend de l'âge du bénéficiaire, afin de prendre en compte les pratiques tarifaires des assurances complémentaires. Soucieux de garantir un accès aux soins de qualité, le Gouvernement a décidé, dans le cadre de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2006, de procéder à une forte revalorisation des montants de l'aide, comprise entre 35 % et 60 % selon l'âge du bénéficiaire. Ainsi, le montant de l'aide annuelle est passé de 75 euros à 100 euros pour une personne de moins de vingt-cinq ans, de 150 euros à 200 euros pour une personne de vingt-cinq à cinquante-neuf ans, et de 250 euros à 400 euros pour une personne de soixante ans et plus. Enfin, pour renforcer l'accès à la couverture santé complémentaire, il est proposé au Parlement, dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2007, de relever le plafond d'accès à l'aide à l'acquisition d'une assurance complémentaire de santé au niveau du plafond de la CMU complémentaire majoré de 20 %, au lieu de 15 % actuellement.
Auteur : M. Jean-Louis Bianco
Type de question : Question écrite
Rubrique : Impôt sur le revenu
Ministère interrogé : économie
Ministère répondant : santé et solidarités
Signalement : Question signalée au Gouvernement le 10 octobre 2006
Dates :
Question publiée le 10 février 2003
Réponse publiée le 17 octobre 2006