accès aux soins
Question de :
Mme Nathalie Gautier
Rhône (6e circonscription) - Socialiste
Mme Nathalie Gautier * attire l'attention de M. le ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées sur les mesures pénalisantes retardant de plusieurs mois l'accès effectif à la CMU et supprimant la dispense d'avance de frais pour les soins des bénéficiaires de l'AME. Ces mesures permettaient à des personnes vivant en France dans une situation de très grande précarité de trouver une réponse digne de tout pays attaché aux droits fondamentaux de tout être humain. L'AME concerne les étrangers en situation irrégulière les plus pauvres et les plus pauvres des Français résidant habituellement à l'étranger. La CMU concerne 4,6 millions de personnes, dont beaucoup de mères élevant leurs enfants, de jeunes et de personnes sans toit. Or, par la loi de finances rectificative pour 2002 et la loi de finances pour 2003, le Gouvernement a préféré ne plus soigner l'ensemble de la population résidant sur notre territoire et risquer de ne plus prendre en charge les plus démunis, quitte à porter atteinte à la santé publique et aux mesures que de nombreux professionnels tentent de mettre en place au bénéfice de tous. Aussi, elle lui demande de prendre les mesures nécessaires qui s'imposent pour promouvoir une véritable politique de santé publique et elle lui demande de favoriser un accès immédiat aux soins médicaux sans avance de frais pour les plus pauvres de notre pays. - Question transmise à M. le ministre des affaires sociales, du travail et de la solidarité.
Réponse publiée le 22 septembre 2003
L'aide médicale de l'Etat vise à permettre un accès aux soins pour toute personne étrangère en situation irrégulière résidant sur notre sol qui ne peut donc bénéficier du droit commun (assurance maladie ou couverture maladie universelle). Ce principe n'a jamais été remis en cause. Depuis sa mise en place le 1er janvier 2000, le dispositif connaît une évolution extrêmement rapide : le nombre de bénéficiaires a doublé et la dépense correspondante est très largement supérieure aux dotations fixées par les lois de finances depuis sa mise en place. C'est pour ces raisons qu'a été prévu lors du PLF 2003 l'instauration par décret d'un ticket modérateur plafonné et prévoyant cependant que les affections graves, les grossesses et les actes de préventions seraient pris en charge à 100 %. En outre, le Parlement a adopté des dispositions permettant l'accès à la médecine de ville et les enfants mineurs ont été réintégrés dans le dispositif de l'AIME. Toutefois, l'état des lieux auquel a procédé la mission de l'Inspection générale des affaires sociales à la fin de l'année 2002 met en évidence que les procédures d'admission à l'aide médicale de l'État sont fondées le plus souvent sur des déclarations sur l'honneur. De même, ce rapport constate que le recours fréquent à la procédure d'admission immédiate empêche de contrôler les dossiers de manière satisfaisante. Or, l'aide médicale de l'État ne peut pas être attribuée en dehors de toute vérification des conditions de résidence en France et de ressources prévue par la loi. C'est pourquoi le Gouvernement souhaite améliorer le contrôle de ce dispositif sans remettre en cause le principe essentiel de l'accès aux soins pour tous.
Auteur : Mme Nathalie Gautier
Type de question : Question écrite
Rubrique : Santé
Ministère interrogé : santé
Ministère répondant : affaires sociales, travail et solidarité
Dates :
Question publiée le 24 février 2003
Réponse publiée le 22 septembre 2003