CAPES
Question de :
Mme Catherine Vautrin
Marne (2e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
Mme Catherine Vautrin attire l'attention de M. le ministre de la jeunesse, de l'éducation nationale et de la recherche sur l'extension des programmes des concours nationaux d'éducation musicale et chant choral. Les épreuves orales et écrites du Capès et de l'agrégation ont étendu leur champ aux « musiques actuelles ». Cela signifie que beaucoup de candidats ont à commencer des chansons de notre temps. La chanson est cartes un art noble et populaire, mais est-ce bien là ce que l'on entend enseigner dans les disciplines musicales ? Les concours nationaux sont l'expression des savoirs que l'on attend des futurs enseignants et la réduction de la part laissée à l'art musical proprement dit ne risque-t-elle pas de voir échapper aux futurs élèves une partie considérable du patrimoine musical européen ? Elle lui demande donc de bien vouloir préciser sa position sur ce problème.
Réponse publiée le 19 mai 2003
Il est exact que les épreuves du CAPES d'éducation musicale ont été partiellement modifiées pour répondre à un besoin d'adaptation de l'enseignement musical aux pratiques et savoirs spontanés des élèves. Mais cette adaptation ne saurait être une fin en soi ; elle constitue au contraire un point de départ méthodologique permettant à l'enseignant d'amener petit à petit l'élève, notamment par l'étude professionnelle et technique du langage de ces musiques, à percevoir, puis à apprécier celles de culture savante qui constituent, en effet, le patrimoine européen. C'est en tout état de cause à la connaissance de ce dernier que tout enseignant spécialiste est formé depuis l'université ; et c'est à la transmission de ce savoir-là qu'il s'adonne prioritairement devant ses élèves. Il est à noter qu'à proportion et malgré les modifications du contenu du concours mentionné, la part des épreuves du CAPES consacrées à la vérification des connaissances du candidat en matière de patrimoine musical savant est la plus importante (notamment à l'épreuve écrite de dissertation d'histoire de la musique, qui a le plus fort coefficient et conditionne l'accès à l'oral). C'est seulement dans certaines épreuves orales qu'est évaluée l'aptitude du candidat à répondre aux exigences du « terrain », à la réalité des classes des établissements scolaires du second degré. L'agrégation de musique ne comporte pas ce type d'épreuve et la mise en place de la réforme à la session 2002 n'a pas entraîné d'extension de programme.
Auteur : Mme Catherine Vautrin
Type de question : Question écrite
Rubrique : Enseignement supérieur
Ministère interrogé : jeunesse et éducation nationale
Ministère répondant : jeunesse et éducation nationale
Dates :
Question publiée le 24 février 2003
Réponse publiée le 19 mai 2003