Question écrite n° 13198 :
traité instituant une cour pénale internationale

12e Législature

Question de : Mme Martine David
Rhône (13e circonscription) - Socialiste

Mme Martine David s'inquiète de l'incomplète transposition dans notre droit interne des dispositions de la Cour pénale internationale. En effet, après la ratification de la Convention portant statut de la CPI en mars 2000 et l'adoption de la loi relative à la coopération avec cette dernière en février 2002, il était prévu que la législation française serait adaptée. Or, la seconde phase de cet aménagement juridique n'est toujours pas intervenue notamment pour ce qui est de l'harmonisation des définitions des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité. Elle demande donc à M. le ministre des affaires étrangères quelles mesures il compte adopter pour redonner à la France son rôle moteur dans la construction d'un droit international plus respectueux des droits de l'homme.

Réponse publiée le 24 mars 2003

Le statut de Rome fait obligation aux Etats parties d'adapter leur législation interne de manière à permettre une coopération pleine et entière avec la Cour pénale internationale. La coopération avec la CPI est régie par la loi du 26 février 2002. Ce texte a été adopté à l'unanimité, le 12 février 2002 par le Sénat et le 19 février par l'Assemblée nationale. La France est donc en mesure de respecter ses obligations internationales vis-à-vis de la Cour pénale internationale dont le statut est entré en vigueur le 1er juillet 2002. La transposition des infractions prévues par le statut de Rome n'est pas en revanche une obligation imposée par le statut. Il convient de remarquer que la plupart de ces infractions peuvent d'ores et déjà être poursuivies en droit français. Toutefois, certaines adaptations du droit pénal matériel pourraient être souhaitables afin de permettre la mise en jeu, en toutes circonstances, du principe de complémentarité au bénéfice des juridictions françaises. S'agissant plus particulièrement des crimes de guerre figurant à l'article 8 du statut de la CPI, ces dispositions font en ce moment l'objet d'un examen attentif par les ministères concernés pour déterminer l'opportunité de modifier certaines dispositions du droit pénal français afin de permettre la poursuite de toutes ces infractions par les juridictions nationales. Un projet de loi relatif à ces questions est en préparation sous l'égide du ministère de la justice.

Données clés

Auteur : Mme Martine David

Type de question : Question écrite

Rubrique : Traités et conventions

Ministère interrogé : affaires étrangères

Ministère répondant : affaires étrangères

Dates :
Question publiée le 3 mars 2003
Réponse publiée le 24 mars 2003

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