protection
Question de :
M. Pierre Morel-A-L'Huissier
Lozère (2e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
M. Pierre Morel-A-L'Huissier attire l'attention de Mme la ministre de l'écologie et du développement durable sur l'enfouissement des lignes électriques. La tempête de 1999 a eu pour conséquence d'isoler, pendant de nombreux jours, les villages lozériens dépourvus d'électricité suite, notamment, à la chute d'arbres sur les lignes électriques. La France compte près de 70 000 kilomètres de lignes électriques à haute et très haute tension. L'enfouissement des lignes électriques présente l'avantage de réduire leur exposition aux intempéries ainsi que de contribuer à la préservation des sites et des paysages. En revanche, cet enfouissement peut soulever des difficultés techniques et coûte 3 à 10 fois plus cher que la construction de lignes aériennes, ce qui est trop coûteux pour les petites communes rurales. Une conséquence, il lui demande de bien vouloir lui préciser si le gouvernement entend prendre des mesures spécifiques pour accompagner l'enfouissement des lignes électriques en milieu mural.
Réponse publiée le 9 juin 2003
La ministre de l'écologie et du développement durable a pris connaissance, avec intérêt, de la question relative à l'enfouissement des réseaux électriques à haute et très haute tension. Compte tenu du principe de péréquation des tarifs en matière d'électricité, réaffirmé par la loi du 10 février 2000 sur le service de l'électricité, un recours systématique à l'enfouissement des nouvelles lignes à haute et très haute tension, même lorsqu'il est techniquement maîtrisé, aurait des répercussions sensibles sur ces tarifs pour l'ensemble des consommateurs d'électricité. Pour progresser sur cette question de l'enfouissement, l'Etat, EDF et Réseau de transport d'électricité (RTE) définissent en commun et révisent régulièrement l'accord « réseaux électriques et environnement », fixant des objectifs nationaux de recours à l'enfouissement qui tiennent compte des préoccupations légitimes de protection de l'environnement et du nécessaire respect des grands équilibres économiques. L'actuel accord « réseaux électriques et environnement » a été renouvelé le 30 janvier 2002 pour la période 2001-2003 entre, d'une part, les ministres chargés de l'environnement et de l'énergie et, d'autre part, les dirigeants d'EDF et de RTE, le service gestionnaire du réseau public de transport d'électricité. Dans cet accord, RTE s'engage à ne pas accroître la longueur totale des ouvrages aériens sur la période de l'accord, et par conséquent, à diminuer la part de ces réseaux dans la longueur totale des ouvrages du réseau public de transport, et met en particulier l'accent sur la nécessité de préserver certains territoires du passage de nouvelles lignes aériennes à haute et très haute tension. En ce qui concerne la protection des sites, pour les réseaux à haute tension, l'accord « réseaux électriques et environnement » prévoit que l'enfouissement soit systématique dans les zones particulières du point de vue de la nature (parcs, réserves naturelles, sites ou zones d'importances particulières pour les oiseaux, la flore ou la faune) ou répertoriées au titre du patrimoine architectural, urbain ou paysager. Par ailleurs, RTE s'est engagé à expérimenter de nouvelles voies de contractualisation avec les constructeurs de lignes électriques souterraines, afin de faire baisser les prix du recours à cette technique. Pour l'avenir, il conviendra d'explorer systématiquement les solutions permettant d'envisager une politique d'enfouissement plus ambitieuse. Les actions de recherche envisagées devront tenir compte de cet objectif. Le ministère de l'écologie et du développement durable portera la plus grande attention au respect de ces orientations pour les deux années à venir.
Auteur : M. Pierre Morel-A-L'Huissier
Type de question : Question écrite
Rubrique : Environnement
Ministère interrogé : écologie
Ministère répondant : écologie
Dates :
Question publiée le 17 mars 2003
Réponse publiée le 9 juin 2003