euro
Question de :
M. Louis Giscard d'Estaing
Puy-de-Dôme (3e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
M. Louis Giscard d'Estaing souhaite attirer l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur l'opportunité qu'il y aurait d'éditer un billet d'une valeur de 1 euro. En effet, compte tenu du fait que la valeur de l'euro correspond à celle du dollar, il est dans l'intérêt des agents économiques de la zone euro - les entreprises, les commerçants et les particuliers - de disposer d'un billet de 1 euro équivalent à celui dont disposent les agents économiques de la zone dollar. Le fait de ne pas disposer de billets de 1 euro présente un inconvénient notoire quand on se trouve en dehors de la zone euro, dans la mesure où l'on ne peut pas procéder à des opérations de change avec des pièces. Cela limite les paiements en euros pour des montants inférieurs à 5 euros et oblige à disposer de billets de 1 dollar lorsqu'on se trouve dans une zone euro-dollar, ce qui favorise l'utilisation du dollar au détriment de l'euro. En outre, l'impression de ces billets générerait une activité nouvelle pour l'imprimerie de la Banque de France. Il souhaiterait connaître la position de la France sur la réalisation d'un billet de 1 euro.
Réponse publiée le 16 mars 2004
Une éventuelle modification de la gamme des billets en euros relève de la compétence du système européen de banques centrales qui a réalisé récemment une étude approfondie sur cette question. A ce stade, les enquêtes d'opinion montrent que la très grande majorité des habitants de la zone euro dans son périmètre actuel estime que la gamme de billets et la gamme de pièces sont adaptées aux besoins. Il serait difficile de trouver la place d'un billet de si faible valeur faciale dans la plupart des économies de la zone, comme le montre d'ailleurs la faiblesse relative de la circulation des billets de 5 euros. L'équilibre économique d'une telle opération serait très difficile à assurer pour trois raisons principales ; d'abord, les vecteurs de distribution n'étant pas adaptés aux billets de 1 euro, son introduction générerait des coûts importants pour tous les professionnels de la filière fiduciaire ; ensuite, il faut prendre en compte le rythme de vieillissement de la coupure : plus une coupure est petite, plus son taux de rotation avant retour à l'Institut d'émission et son taux de remplacement par les banques centrales sont élevés ; enfin, il existe de gros stocks de pièces de 1 euro non encore mis en circulation, ce qui pose la question de l'opportunité de produire des billets d'un euro. Cela étant, l'existence d'un billet de 1 euro pourrait être de nature à renforcer la place internationale de l'euro en qualité de monnaie de transaction à l'étranger, à l'image de la coupure d'un dollar. Au vu de ces différents éléments, le conseil des Gouverneurs de la Banque centrale européenne a convenu de reporter l'examen de cette question au printemps 2005, dans le cadre de l'élargissement de la zone euro.
Auteur : M. Louis Giscard d'Estaing
Type de question : Question écrite
Rubrique : Moyens de paiement
Ministère interrogé : économie
Ministère répondant : économie
Dates :
Question publiée le 24 mars 2003
Réponse publiée le 16 mars 2004