Question écrite n° 15023 :
évasions

12e Législature

Question de : M. Jean-Marc Roubaud
Gard (3e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire

M. Jean-Marc Roubaud appelle l'attention de M. le garde des sceaux, ministre de la justice, sur la situation des prisons françaises. Que ce soit à Borgo ou à Fresnes, les deux dernières évasions de nos prisons ont profondément choqué les Français, comme le personnel pénitentiaire. Même si le nombre global des évasions en France est passé de trente-quatre en 2000 à quinze en 2002, il n'en demeure pas moins que nos concitoyens ont le sentiment d'un grand malaise face à ces évasions. En conséquence, il demande s'il entend prendre des mesures particulières ou créer des structures spécifiques pour la détention des individus les plus dangereux.

Réponse publiée le 7 juillet 2003

Le garde des sceaux, ministre de la justice, porte à la connaissancede l'honorable parlementaire que la sécurité des établissements pénitentiaires constitue une priorité de l'action gouvernementale. Par arrêté du garde des sceaux, ministre de la justice, en date du 9 janvier 2003, un département de l'état-major de sécurité a été créé au sein de la direction de l'administration pénitentiaire, comprenant trois bureaux (gestion de la détention, sécurité pénitentiaire, renseignement pénitentiaire). Par ailleurs, des mesures concrètes ont été sans attendre décidées : mise en place d'un dispositif d'aide à la visée pour les agents armés affectés en miradors, renforcement des contrôles aux parloirs (notamment par l'introduction de techniques biométriques d'identification afin d'éviter les évasions par substitution), ports de gilets pare-balles pour les personnels lors de missions au cours desquelles des risques particulièrement élevés sont encourus, renforcement de la sécurité périmétrique des établissements les plus sensibles. Des audits de sécurité sont régulièrement menés par la brigade de sécurité pénitentiaire (BSP) à la demande de cet état-major. Par ailleurs, la loi d'orientation et de programmation pour la justice (LOPJ) a fixé six priorités pour les cinq années à venir : la sécurisation des maisons centrales (5 millions d'euros) ; l'installation de filins anti-hélicoptères et la pose de dispositifs « d'anti-escalade » sur les toitures (2,63 millions d'euros) ; l'équipement des établissements en téléphonie sans fil ou radiocommunications, associé à un système d'alarme (20 millions d'euros) ; l'installation de tunnels d'inspection à rayons X (5 millions d'euros) ; le brouillage des téléphones portables (25 millions d'euros). Certains quartiers d'établissements sensibles sont d'ores et déjà équipés d'appareils de brouillage. Ce programme de sécurisation des établissements, sans précédent, se traduit également par la mise en place d'équipes régionales d'intervention et de sécurité (ERIS). Ces ERIS, créées par circulaire du garde des sceaux, en date du 27 février 2003, ont une triple vocation renforcer les structures locales, participer à l'organisation de fouilles, rétablir l'ordre avant l'intervention éventuelle des forces de police ou de gendarmerie. Les ERIS seront opérationnelles en octobre 2003. Des événements récents qui se sont déroulés depuis le début de l'année ont démontré la présence en détention d'armes et de substances explosives. Le garde des sceaux a décidé, dans ce contexte, de mettre en oeuvre sans délai, une opération spéciale de fouille des établissements pénitentiaires les plus sensibles. Ce programme de fouille est actuellement en cours d'exécution. Il convient enfin de noter que la décision a été prise de créer deux nouvelles maisons centrales où pourront être affectés des détenus particulièrement dangereux.

Données clés

Auteur : M. Jean-Marc Roubaud

Type de question : Question écrite

Rubrique : Système pénitentiaire

Ministère interrogé : justice

Ministère répondant : justice

Dates :
Question publiée le 24 mars 2003
Réponse publiée le 7 juillet 2003

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