droits d'auteur
Question de :
M. Gilbert Gantier
Paris (15e circonscription) - Union pour la Démocratie Française
M. Gilbert Gantier attire l'attention de M. le Premier ministre sur la transposition de la directive n° 2001/29 CE du Parlement européen et du conseil du 22 mai 2001 sur l'harmonisation de certains aspects du droit d'auteur et des droits voisins dans la société de l'information. Si cette directive prévoit de créer un cadre juridique harmonisé du droit d'auteur et des droits voisins au sein de l'Union européenne, elle offre la possibilité aux Etats membres de prévoir des exceptions ou des limitations aux droits de reproduction et de communication d'oeuvres au public, lorsqu'il s'agit d'actes de reproduction effectués notamment par des bibliothèques, des établissements d'enseignement ou lorsqu'il s'agit d'une utilisation à des fins exclusives d'illustration dans le cadre d'enseignements. Sauf à augmenter par voie de conséquence les crédits budgétaires alloués aux universités, la préservation de ce régime d'exception doit être maintenue en faveur de l'enseignement dans un contexte budgétaire déjà difficile pour les établissements d'enseignement supérieur. Au surplus, en respectant pleinement ce régime dérogatoire en faveur des établissements d'enseignement, la France ferait une stricte application de la directive. Il serait donc souhaitable que cette préoccupation dont s'est fait l'écho la conférence des présidents d'université soit largement prise en compte dans le projet de loi de transposition à venir portant diverses dispositions d'adaptation communautaire. - Question transmise à M. le ministre de la culture et de la communication.
Réponse publiée le 23 juin 2003
L'introduction dans la loi de transposition de la directive 2001/29 du 22 mai 2001 d'une exception pédagogique de caractère général, notamment au profit des établissements d'enseignement supérieur, serait incompatible avec cette directive elle-même et les traités internationaux, notamment l'Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC), qui interdisent toute exception de nature à porter atteinte à l'exploitation normale des oeuvres ou à causer un préjudice injustifié aux intérêts légitimes des ayants droit. Une telle initiative serait en effet, sur le plan économique, de nature à spolier les droits de propriété des créateurs, des artistes et des industries culturelles et, par voie de conséquence, à compromettre la poursuite de leur travail et la pérennité même de certaines entreprises culturelles, notamment dans le secteur de l'édition. La prise en compte des besoins identifiés et réels des établissements d'enseignement supérieur ne peut résulter que d'un dialogue entre les représentants des universités et les ayants droit. Ces derniers ont, dans les années récentes, démontré leur disponibilité à conclure des accords avec le ministère chargé de l'éducation et de la recherche et ont consenti à cette occasion des efforts de modération concernant les rémunérations. Néanmoins, conscient des préoccupations des établissements d'enseignement, le ministre de la culture et de la communication a proposé au ministre de la jeunesse, de l'éducation et de la recherche de mettre en place des groupes de travail conjoints associant les représentants des ayants droit. Ces groupes de travail, qui viennent de commencer à se réunir, doivent permettre de dégager la voie adéquate pour parvenir, avant la fin de cette année, à un juste équilibre entre le respect de la propriété littéraire et artistique et l'intérêt de l'enseignement supérieur.
Auteur : M. Gilbert Gantier
Type de question : Question écrite
Rubrique : Propriété intellectuelle
Ministère interrogé : Premier ministre
Ministère répondant : culture et communication
Dates :
Question publiée le 31 mars 2003
Réponse publiée le 23 juin 2003