politique fiscale
Question de :
M. Yvan Lachaud
Gard (1re circonscription) - Union pour la Démocratie Française
M. Yvan Lachaud attire l'attention du M. le ministre des affaires sociales, du travail et de la solidarité sur la nécessité de créer un dispositif permettant réellement à tous les Français de bénéficier d'une couverture sociale complémentaire. Dans la mesure où l'assurance maladie obligatoire ne rembourse en moyenne que 56 % des soins de ville, la souscription à une complémentaire santé conditionne en effet l'égal accès de tous aux soins. La majorité des intervenants du secteur social et médico-social sollicitent la mise en place d'un crédit d'impôt pour les personnes imposables cotisant à un régime complémentaire tandis que le versement d'une prime équivalente permettrait aux personnes non imposables de bénéficier d'une couverture sociale efficace. Une déduction fiscale est déjà accordée aux salariés ayant souscrit une mutuelle santé dans le cadre d'un contrat collectif obligatoire ainsi qu'aux travailleurs indépendants selon les termes de la loi n° 94-126 du 11 février 1994, dite loi Madelin, relative à l'initiative et à l'entreprise individuelle. En revanche, cette déduction n'est pas ouverte aux personnes salariées adhérant à une complémentaire santé à titre individuel ou au titre d'un contrat collectif non obligatoire, ni aux retraités, ni encore aux demandeurs d'emploi. Il lui demande en conséquence l'avis du ministère sur ces points. - Question transmise à M. le ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées.
Réponse publiée le 22 septembre 2003
Le ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées appelle tout d'abord l'attention de l'honorable parlementaire sur la part que représentent les organismes de protection sociale de base dans la prise en charge des soins de ville. Il ressort, en effet, des données de la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) que ce taux est de 79 % hors indemnités journalières, non tenu compte des dépassements de tarifs et de 73 % si on les inclut. L'assurance maladie reste donc un financement très majoritaire des dépenses de soins. Le plafond maximal de ressources pour être éligible à la CMU complémentaire est de 566,50 euros par mois pour une personne seule depuis le 1er juillet 2003. Pour limiter les effets de seuils, un avenant à la convention d'objectifs et de gestion (COG), signé entre l'État et la Caisse nationale de l'assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS) le 7 mars 2002, précise la création d'une aide à l'acquisition de contrats de couverture maladie complémentaire destinée aux personnes dont les ressources sont comprises entre le plafond de la CMU complémentaire et le plafond majoré de 10 %. Le montant de l'aide, de 115 euros pour la première personne, varie selon la composition du foyer et, éventuellement, selon le choix de la caisse, selon l'âge des bénéficiaires. La question de la déductibilité fiscale soit sous forme de déduction du revenu brut imposable, soit sous forme de crédit d'impôt, des primes payées par les titulaires de contrats individuels d'assurance maladie complémentaire est l'une des voies envisagées pour favoriser une meilleure couverture complémentaire. Une telle mesure nécessite au préalable une expertise approfondie qui est en cours. Elle doit, en tout état de cause, faire l'objet d'une disposition en loi de finances.
Auteur : M. Yvan Lachaud
Type de question : Question écrite
Rubrique : Impôt sur le revenu
Ministère interrogé : affaires sociales, travail et solidarité
Ministère répondant : santé
Dates :
Question publiée le 31 mars 2003
Réponse publiée le 22 septembre 2003