Premier ministre
Question de :
M. Pierre Lang
Moselle (6e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
M. Pierre Lang attire l'attention de M. le Premier ministre sur l'opportunité d'un report de son voyage officiel en Chine. Alors que le Président chinois Hu Jintao vient, pour la première fois depuis le début de l'épidémie de pneumonie atypique, de reconnaître que la situation était « grave », il est important de prendre en compte l'évolution du virus du SRAS. Les scientifiques constatent en effet une aggravation du nombre de décès dus à la pneumopathie, notamment chez des personnes jeunes et préalablement en bonne santé. Les hypothèses sur le mode de transmission de la maladie sont également inquiétantes : il se pourrait que le virus puisse se propager par le biais d'objets infectés, touchant dès lors un plus grand nombre de personnes. Or, le nombre de cas recensés officiellement en Chine serait bien inférieur à la réalité. Le Président chinois a d'ailleurs fait part de sa réelle inquiétude pour la population. Le virus, surtout présent en Chine du Sud, aurait aussi été signalé dans la capitale, Pékin. En l'absence de traitement efficace à ce jour contre le syndrome respiratoire aigu sévère, ne conviendrait-il pas de reporter le voyage officiel prévu dans ce pays ? Loin d'apparaître comme une dérobade, une telle décision recueillerait certainement l'approbation et le consensus, au regard des risques sanitaires encourus par les membres du Gouvernement et par les chefs d'entreprise français qui devraient les accompagner. Au total, plus de 3 200 malades et 150 décès ont été constatés depuis le début de cette épidémie. Il souhaiterait savoir s'il entend faire prévaloir le principe de précaution, principe essentiel en matière de santé publique, en reportant son déplacement en Chine à une période plus propice.
Réponse publiée le 30 juin 2003
Le maintien du déplacement du Premier ministre en Chine, les 25 et 26 avril derniers, témoigne de l'importance accordée par les autorités françaises au développement d'un partenariat global entre les deux pays. « Il s'agissait, en effet, de marquer la volonté du Gouvernement de faire franchir un nouveau cap aux relations entre la France et la Chine, à l'heure où ce pays se dotait d'une nouvelle équipe dirigeante : dans le domaine politique (Conseil de sécurité, préparation du pré-sommet du G8, dialogue stratégique, droits de l'homme, notamment), dans les secteurs économiques et commerciaux (commande d'avions Airbus, signature d'un contrat pour une centrale construite par Alstom, préparation des jeux Olympiques de Pékin de 2008 et de l'Exposition universelle de Shangaï de 2010, etc.) ainsi que dans les domaines culturels (préparation des « Années croisées France-Chine 2004/2005) ». Alors que la Chine est confrontée à l'épidémie du SRAS, il était important de témoigner aux chinois, et à nos compatriotes qui y vivent, de la solidarité de la France. Les autorités chinoises ont été très sensibles à ce geste de sympathie. Le président de la République populaire, M. Hu Jintao, et le premier ministre chinois, M. Wen Jiabao, ont fait savoir au Premier ministre combien ils avaient apprécié la présence de la France à leur côté dans cette épreuve. Le Premier ministre a fait part à ses interlocuteurs de la volonté de la Communauté internationale de voir la Chine observer dans la lutte contre cette épidémie une transparence maximale et une pleine et entière coopération avec l'OMS. Le Premier ministre a proposé à son homologue chinois de renforcer la coopération bilatérale dans le domaine de la santé et de la recherche. Un expert français a été mis immédiatement à la disposition de l'OMS. Les échanges entre spécialistes français et chinois dans les domaines de la virologie et de la gestion des crises sanitaires vont être renforcés. Le Premier ministre a enfin pu rencontrer la communauté française et lui faire part de la volonté des pouvoirs publics de l'assister dans cette épreuve. Ce contact a été particulièrement apprécié par nos compatriotes. L'encadrement médical des consulats de France en Chine a été renforcé. Le Gouvernement continuera naturellement de suivre avec la plus grande attention l'évolution de la pneumopathie atypique en France et dans le reste du monde, et notamment en Chine et en Asie.
Auteur : M. Pierre Lang
Type de question : Question écrite
Rubrique : État
Ministère interrogé : Premier ministre
Ministère répondant : Premier ministre
Dates :
Question publiée le 21 avril 2003
Réponse publiée le 30 juin 2003