construction
Question de :
M. Alain Bocquet
Nord (20e circonscription) - Député-e-s Communistes et Républicains
M. Alain Bocquet attire l'attention de M. le ministre de la culture et de la communication sur les préoccupations ressenties par les professionnels de la construction, architectes, ingénieries, ingénieurs-conseils, économistes de la construction et conducteurs de chantiers. Préoccupations directement liées à la perspective envisagée par le Gouvernement de déroger par voie d'ordonnance, aux règles de la construction de bâtiments et d'équipements publics. L'ensemble de ces intervenants, et les organisations qui les rassemblent, redoutent que les décisions qui pourront être prises portent atteinte à la qualité architecturale et technique recherchée, des constructions, et se traduisent par des gaspillages d'argent public. Alors que le Gouvernement a constamment réaffirmé sa volonté de concertation avec l'ensemble des acteurs de l'architecture et de la construction, la voie concrètement suivie s'inscrit à l'opposé des intentions ainsi exprimées. Il lui demande les prolongements qu'il entend donner aux attentes et interrogations légitimes des professionnels concernés.
Réponse publiée le 28 juillet 2003
Les évolutions sur la commande publique engagées par le Gouvernement concernent, en effet, tout particulièrement le ministre de la culture et de la communication. Tout d'abord, une réforme du code des marchés publics est engagée au regard de la trop grande difficulté d'application du texte précédent. Elle a pour objet de concilier les impératifs du libre jeu concurrentiel et déontologique avec la nécessité de faire de l'Etat et des collectivités des acheteurs plus efficaces et plus économes, en raison d'une capacité de négociation élargie, et plus rapides grâce à une accélération des procédures. Cette réforme maintient les procédures spécifiques à la maîtrise d'oeuvre, à savoir les concours et la procédure négociée. L'autre réforme est liée à l'évolution du champ d'application de la loi relative à la maîtrise d'ouvrage publique au regard des dérogations mises en oeuvre depuis l'été dernier et au projet d'extension de celles-ci avec les procédures de conception-réalisation et les contrats de partenariat public-privé. Il est certain qu'une généralisation de ces procédures, sans garde-fous, conduirait à un affaiblissement des maîtres d'ouvrage publics et à la mise en cause de la qualité des constructions publiques et plus particulièrement de leur architecture et de leur insertion urbaine et paysagère. Les collectivités publiques sont en effet les maîtres d'ouvrage les plus importants de notre pays et leurs investissements ont aussi pour fonction de promouvoir la qualité architecturale. Les réformes envisagées doivent donc être assorties de mécanismes permettant de s'assurer de la qualité de la conception et cette vigilance doit s'appliquer y compris aux contrats de partenariat public-privé. Il paraît tout à fait indispensable que les offres des opérateurs incluent un projet architectural et que le choix ne s'effectue pas, uniquement, en fonction de propositions financières. Pour l'heure, la question de la réforme de la loi relative à la maîtrise d'ouvrage publique a été posée à l'arbitrage du Premier ministre, et les travaux interministériels sur l'ordonnance de partenariat public-privé se poursuivent. Le ministre de la culture et de la communication s'est impliqué à ce stade en indiquant, en concertation avec le ministre de l'équipement, des transports, du logement, de la mer et du tourisme, qu'il était fondamental de maintenir un système de commande publique qui soit en mesure d'une part, de préserver la qualité architecturale des constructions publiques, et d'autre part, d'assurer leur juste place aux métiers de la conception.
Auteur : M. Alain Bocquet
Type de question : Question écrite
Rubrique : Bâtiment et travaux publics
Ministère interrogé : culture et communication
Ministère répondant : culture et communication
Dates :
Question publiée le 28 avril 2003
Réponse publiée le 28 juillet 2003