Question écrite n° 17638 :
métiers d'art

12e Législature

Question de : M. Gilles Artigues
Loire (1re circonscription) - Union pour la Démocratie Française

M. Gilles Artigues attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat aux petites et moyennes entreprises, au commerce, à l'artisanat, aux professions libérales et à la consommation sur le drame assumé par notre société et accepté par le plus grand nombre, que connaissent les artisans d'art dont les métiers et les hommes disparaissent peu à peu. Ces métiers attirent les jeunes mais ne les retiennent pas. Notre population vieillit, beaucoup d'ateliers ne sont par transmis et certains savoirsdisparaissent définitivement de la mémoire collective. Siècle après siècle pourtant, les artisans ont su perpétuer et pérenniser leurs savoirs en assumant activement la transmission de multiples connaissances qui ont permis une évolution dynamique de notre société tout en diversifiant un fabuleux patrimoine dont la cote atteint aujourd'hui des sommets. Les métiers d'art sont l'expression d'un art de vivre et participent durablement par leur créativité et leur maîtrise à enrichir ce qui sera le patrimoine de demain. Ils représentent près de vingt mille entreprises majoritairement individuelles, réparties en deux-cent cinquante métiers. Mais ce qui fait leur force fait aussi leur faiblesse : leur richesse et leur grande diversité rendent les métiers d'art vulnérables face aux logiques exclusivement économiques d'une mondialisation de la production obsédée par la rentabilité à outrance. Les délocalisations, la concurrence sauvage et une certaine logique productiviste ont laminé la rémunération du travail au point de lui faire perdre toute valeur intrinsèque et de susciter beaucoup de désespérance chez les artisans d'art qui ne peuvent rémunérer normalement leur travail sous peine d'être inaccessible à la plupart de la clientèle. Il lui demande, en conséquence, de bien vouloir lui indiquer les dispositions qu'il entend prendre pour la promotion de ce secteur pour lequel trop peu de moyens ont été affectés, qui manque encore cruellement de vitrine et souffre d'une communication plus que discrète.

Réponse publiée le 2 juin 2003

Les 20 000 entreprises de métiers d'art (30 000 salariés) regroupent des activités à forte valeur ajoutée. Vitrines de l'artisanat, ces entreprises jouent un rôle important pour le développement local, et leurs activités ont des retombées économiques et culturelles dans de nombreux domaines : tourisme, industrie du luxe, culture et patrimoine notamment. Elles ont également un potentiel à l'exportation. La diversité des modes d'exercice, artisan, libéral, artiste auteur, impose de mettre en place des outils spécifiques, souvent dans le cadre d'une coordination interministérielle. C'est pourquoi des actions sont menées avec différents ministères : jeunesse, éducation nationale et recherche, pour la création des filières de formation et des diplômes ; affaires sociales, travail et solidarité pour la validation des acquis de l'expérience ; commerce extérieur, pour la mission artisanat/petites entreprises (MAT) affaires étrangères, en ce qui concerne le prix AFAA pour les emplois culturels à l'étranger ; tourisme, au niveau du développement conjoint « produits touristiques » et « produits métiers d'art » ; culture et communication, en concertation avec le conseil des métiers d'art. Le secrétariat d'Etat aux petites et moyennes entreprises, au commerce, à l'artisanat, aux professions libérales et à la consommation mène une politique spécifique en faveur de ce secteur, tenant compte des enjeux culturels des métiers d'art, avec l'appui de la société d'encouragement aux métiers d'art (SEMA), association de la loi 1901 reconnue d'utilité publique, placée sous sa tutelle. La SEMA s'appuie sur trois pôles d'activités : les actions éducatives, les opérations de communication et les actions territoriales. De plus, le secrétariat d'Etat aux petites et moyennes entreprises, au commerce, à l'artisanat, aux professions libérales et à la consommation souhaite renforcer l'organisation statutaire des métiers d'art en créant un répertoire officiel en concertation avec la SEMA et l'Assemblée permanente des chambres de métiers (APCM). Ainsi, les entreprises figurant sur la liste des métiers d'art pourront-elles se déclarer auprès de leur chambre de métiers et être identifiées dans la section spécifique des métiers d'art qui sera créée dans le répertoire des métiers. Le dispositif prévu pour décerner les titres de maître artisan sera étendu aux métiers d'art. Parallèlement, afin de préserver et de transmettre les savoir-faire, ainsi que d'assurer la pérennisation et le développement des entreprises des métiers d'art, trois actions vont être menées. Tout d'abord, les communes vont être aidées, dans le cadre du fonds d'intervention pour les services, l'artisanat et le commerce (FISAC), pour créer des « rues ou des pôles thématiques » en faveur des métiers d'arts. Ensuite est envisagée une labélisation des entreprises détentrices d'un savoir unique avec l'accompagnement d'un dispositif d'aide spécifique. Enfin, il est indispensable de dynamiser la mise en relation des artisans et du marché (création d'espaces spécifiques, utilisation de circuits de distribution existants...). En tout état de cause, les entreprises de métiers d'art, majoritairement de petite taille, bénéficient des efforts faits par le Gouvernement en faveur des petites entreprises, notamment des mesures proposées dans le cadre du projet de loi pour l'initiative économique voté le 27 mars 2003 en première lecture par le Sénat.

Données clés

Auteur : M. Gilles Artigues

Type de question : Question écrite

Rubrique : Commerce et artisanat

Ministère interrogé : PME, commerce, artisanat, professions libérales et consommation

Ministère répondant : PME, commerce, artisanat, professions libérales et consommation

Dates :
Question publiée le 5 mai 2003
Réponse publiée le 2 juin 2003

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