syndicats
Question de :
M. Jean Launay
Lot (2e circonscription) - Socialiste
M. Jean Launay * appelle l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche et des affaires rurales sur la condamnation des organisations professionnelles agricoles (FNSEA, CNJA, FNB et FNPL) et de deux fédérations d'abattoirs et de transformation de la viande par la Commission européenne à verser une amende de 16,7 millions d'euros, la FNSEA devant à celle seule acquitter la plus grande partie de cette somme. Cette sanction fait suite aux accords de prix passés entre les agriculteurs et les transformateurs lors de la deuxième crise de l'ESB à l'automne 2001 et visant à permettre de payer un prix aux producteurs environ 2 francs au-dessus du prix de l'époque. Bien que ces accords aient été signés dans la transparence et que la Commission en ait été pleinement informée, cette condamnation - fondée exclusivement sur l'appréciation des règles de libre concurrence - ne prend pas en considération le contexte de crise dans lequel ils ont été conclus. Par conséquent, il lui demande de bien vouloir lui apporter le point de vue du Gouvernement sur la question et de lui préciser ce qu'il compte entreprendre afin que la Commission européenne revienne sur sa position et soulage les organisations syndicales du poids considérable de cette amende.
Réponse publiée le 29 septembre 2003
Les amendes infligées par la Commission européenne à six fédérations agricoles françaises pour avoir pris part à une « entente » conclue le 24 octobre 2001 et fixant un prix minimum « pour certaines catégories de viandes bovines » est la conséquence d'une procédure engagée par la Commission il y a un an et demi, sous l'ancien gouvernement. Le niveau très élevé des amendes ne paraît pas tenir suffisamment compte de la réalité des faits et de leur contexte. En effet, dans le contexte de crise de l'ESB qui a entraîné, comme chacun sait, une très forte chute des cours, la réglementation communautaire avait limité l'accès à l'intervention, privant pour une bonne part le marché d'un instrument de régulation pourtant utile. La Commission reconnaît d'ailleurs elle-même que les mesures prises par ailleurs aux niveaux communautaire et national n'avaient, à l'époque, que très peu d'effet. Perdant de vue l'ampleur de la crise, le traumatisme de la profession, et loin du contexte d'origine, la pertinence de ces amendes semble, sur certains points, sujette à caution. C'est la raison pour laquelle le Gouvernement partage l'émotion du monde agricole et suit avec la plus grande attention les développements de ce dossier et, notamment, les actions contentieuses que s'apprêtent à engager les organisations professionnelles agricoles. Cette décision illustre la nécessité que la réflexion engagée à Bruxelles sur l'avenir de la PAC prenne en compte le besoin d'instruments efficaces de gestion des crises conjoncturelles de marché dans des secteurs qui ne bénéficient pas d'aides directes de la PAC, tels que le porc, la volaille et les fruits et légumes.
Auteur : M. Jean Launay
Type de question : Question écrite
Rubrique : Agriculture
Ministère interrogé : agriculture, alimentation et pêche
Ministère répondant : agriculture, alimentation et pêche
Dates :
Question publiée le 12 mai 2003
Réponse publiée le 29 septembre 2003