Réponse publiée le 29 septembre 2003

Les programmes d'histoire établissent un ensemble de choix cohérents qui doivent permettre aux élèves d'accéder à une compréhension globale du monde dans lequel ils vivent. Les textes officiels qui fixent les programmes scolaires à l'école primaire, au collège et dans les voies générale, technologique et professionnelle des lycées n'établissent que le cadre général des thèmes abordés. Les éditeurs ont l'entière responsabilité de la conception des manuels proposés au choix des enseignants qui ont, quant à eux, entière liberté de leurs options pédagogiques en fonction des finalités intellectuelles, civiques, patrimoniales, culturelles de cette discipline. Les événements de septembre-octobre 1943 qui ont permis à l'île de Corse de recouvrer la liberté alors que le reste du territoire national restait occupé constituent assurément un cas exemplaire de processus résistant et patriotique auquel il est sans aucun doute souhaitable que les enseignants puissent se rapporter lorsqu'ils étudient la Seconde Guerre mondiale. Cela suppose de la part des professeurs la mise en oeuvre d'une démarche réflexive qui, en tenant compte de l'âge des élèves, doit non seulement garantir l'exactitude chronologique des faits mais aussi en éclairer la complexité par l'analyse de documents aujourd'hui peu accessibles. Dans cette perspective, la collaboration qui s'est établie entre l'Association pour des études sur la Résistance intérieure (AERI) et la Centre national de la documentation pédagogique (CNDP) est essentielle. C'est avec la Corse, en effet, que sera inaugurée la série de CD-ROM « La Résistance en régions » publiée dans la collection nationale « Histoire en mémoire ». Les éditeurs de manuels scolaires auront probablement à coeur de s'appuyer sur l'établissement et la mise en lumière d'un corpus d'une grande richesse pour nourrir la rédaction des manuels (en cours de renouvellement pour le cycle terminal de la voie générale). Les professeurs d'histoire-géographie, quant à eux, se référeront certainement au travail accompli : la commodité du support, les sources mises à leur disposition les y invitent. Le soixantième anniversaire de la libération de la Corse s'accompagne ainsi d'une redécouverte historiographique et d'une production pédagogique sans précédent. L'ensemble doit permettre au corps professoral de donner aux événements dont l'île porte la mémoire toute la place qu'ils méritent. La compréhension d'une telle période par les jeunes générations constitue en effet un enjeu civique de la plus haute importance.