taxe sur les tabacs
Question de :
M. Jean-Pierre Decool
Nord (14e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
M. Jean-Pierre Decool attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat aux petites et moyennes entreprises, au commerce, à l'artisanat, aux professions libérales et à la consommation concernant la situation économique des buralistes transfrontaliers, et plus particulièrement du Nord - Pas-de-Calais, touchés par les conséquences des ventes transfrontalières. Les débitants de tabac sont des commerces de proximité. A côté de la vente de cigarettes, de nombreuses autres activités commerciales (presse, services postaux...) contribuent au maintien, dans les zones rurales, des commerces de proximité. Les hausses des prix de vente du tabac en France répondent à une question de santé publique qu'il ne convient pas de remettre en cause. Néanmoins, l'absence d'harmonisation, au niveau de l'Union européenne, entraîne le développement de la contrebande préjudiciable à l'ensemble des activités de ces commerçants. Il lui demande, en conséquence, de lui préciser les mesures qu'il envisage en faveur de ces commerçants. - Question transmise à M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie.
Réponse publiée le 25 août 2003
Le Gouvernement est conscient des préoccupations des débitants installés dans les départements frontaliers, en particulier dans le département du Nord-Pas-de-Calais, concernant les conséquences des augmentations des prix du tabac. Ces hausses de prix se justifient pleinement dans le cadre de l'action qu'il entend mener pour lutter contre le tabagisme, notamment des jeunes. Les quantités de cigarettes saisies par la direction générale des douanes et droits indirects au cours des cinq dernières années, y compris en 2003, ne permettent pas d'étayer l'hypothèse d'une recrudescence significative du phénomène de contrebande. Les différences de taxation qui existent entre Etats membres de la Communauté européenne peuvent toutefois favoriser le développement des achats de tabac dans les pays où la fiscalité est moins élevée. Conformément au principe de la libre circulation des personnes et des marchandises au sein de la Communauté européenne, ces achats sont légaux dès lors qu'ils sont réalisés par un particulier pour sa consommation personnelle. Seul un rapprochement fiscal, qui ne peut être mis en oeuvre que dans le cadre communautaire, remédierait à ce problème. La directive 2002/10/CE du 12 février 2002, qui a modifié la structure et les taux des droits d'accises, constitue une première étape vers ce rapprochement. Par ailleurs, la convention de l'Organisation mondiale de la santé concernant la lutte contre le tabagisme reprend ce principe d'augmentation des prix comme frein à la consommation de tabac. Le Gouvernement est prêt à engager des démarches auprès de la Commission européenne et des autorités politiques des États membres limitrophes afin de permettre l'harmonisation fiscale des tabacs. S'agissant des inquiétudes des débitants de tabac sur leur avenir, des mesures sont à l'étude pour asseoir leur qualité de préposé de l'administration et pérenniser le réseau existant : la réflexion en cours évalue la faisabilité du transfert de nouvelles missions de service public en concertation avec les ministres concernés.
Auteur : M. Jean-Pierre Decool
Type de question : Question écrite
Rubrique : Impôts et taxes
Ministère interrogé : PME, commerce, artisanat, professions libérales et consommation
Ministère répondant : économie
Dates :
Question publiée le 23 juin 2003
Réponse publiée le 25 août 2003