allocation d'éducation spéciale
Question de :
M. André Gerin
Rhône (14e circonscription) - Député-e-s Communistes et Républicains
M. André Gerin attire l'attention de M. le ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées sur les conditions trop strictes de l'allocation d'éducation spéciale pour les enfants atteints d'une invalidité au moins égale à 80 %. Réformée le 24 avril 2002, cette allocation est attribuée dans deux cas, l'emploi d'une tierce personne ou la renonciation à toute activité professionnelle. Cette allocation qui autrefois pouvait s'élever à 1 025 euros, se traduit par des aides inférieures à 600 euros. Les familles monoparentales ne peuvent pas y prétendre car ces aides ne compensent pas la perte d'un travail. De plus, le handicap suppose de lourdes dépenses avec les aides techniques, l'aménagement du domicile, les coûts plus élevés pour les transports, les literies et avec l'aggravation des maladies. L'association française contre les myopathies demande le droit à compensation du handicap avec l'octroi d'une aide ne dépendant pas de critères stricts et sélectifs. Il lui demande quelle mesure il entend prendre pour réparer une injustice ressentie comme elle par les familles et pour mettre en oeuvre une allocation apportant une véritable aide à celles-ci.
Réponse publiée le 6 octobre 2003
La réforme des compléments à l'allocation d'éducation spéciale (AES) intervenue le 1er avril 2002 est progressivement mise en place. Elle a pour objectif de mieux prendre en compte les charges financières ou la perte de revenus induites par le handicap de l'enfant et de garantir une plus grande égalité de traitement sur l'ensemble du territoire. Elle module le montant des prestations accordées afin de l'ajuster au plus près des besoins des familles. La mise en oeuvre de cette réforme a fait l'objet d'un examen attentif au travers de données statistiques transmises par la CNAF. Cette réforme est globalement très positive ; alors qu'à ce jour plus de la moitié des compléments attribués aux parents d'enfant handicapé ont fait l'objet d'une révision, 60 % d'entre eux perçoivent aujourd'hui un complément d'un montant supérieur à celui perçu auparavant et 35 % un montant équivalent. 5 % d'entre eux perçoivent un montant moindre, ce qui correspond au pourcentage habituellement constaté lors des réexamens des dossiers, en dehors de toute réforme. En ce qui concerne la situation particulière des parents qui bénéficiaient de l'ancien 3e complément, l'architecture de la réforme a été conçue avec un maintien du montant financier du complément, l'actuel 6e complément, dès lors que la lourdeur de la prise en charge et les contraintes qui pèsent sur la famille le justifient. Sur la base des réexamens intervenus au 31 mars 2003, sur les 3 111 familles qui bénéficiaient de l'ex-complément de 3e catégorie, 2 338 bénéficient maintenant du niveau 6 et 551 d'un complément 4 ou 5. Cette diminution peut s'expliquer par la réforme elle-même qui, en introduisant trois compléments supplémentaires, a permis de mieux moduler leur montant en fonction des dépenses engagées par les familles ; elle peut également correspondre à des changements de situation, l'enfant étant maintenant accueilli pour une durée hebdomadaire plus longue, en établissement. Ces résultats ont été récemment présentés aux associations nationales. Afin d'améliorer la qualité des décisions des CDES, des réunions régulières ont été organisées pour l'ensemble de ces commissions. Par ailleurs, les situations individuelles les plus difficiles ont pu faire l'objet d'un réexamen attentif et bienveillant. Enfin, il n'en demeure pas moins vrai que le questionnaire proposé aux familles, lors de la demande de ces compléments d'AES, est particulièrement complexe et a pu être ressenti comme inquisitorial. Il a donc été décidé de proposer un questionnaire simplifié qui sera très prochainement disponible auprès des CAF et des CDES.
Auteur : M. André Gerin
Type de question : Question écrite
Rubrique : Handicapés
Ministère interrogé : santé
Ministère répondant : santé
Dates :
Question publiée le 14 juillet 2003
Réponse publiée le 6 octobre 2003