maladies professionnelles
Question de :
M. Simon Renucci
Corse-du-Sud (1re circonscription) - Socialiste
M. Simon Renucci attire l'attention de M. le ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées sur le dossier des maladies professionnelles. En effet, il semble que seulement 7 % des cancers professionnels sont déclarés. La sous-déclaration des maladies par les victimes et une sensibilisation insuffisante des médecins en seraient responsables. Il lui demande donc de lui préciser ses intentions en la matière. - Question transmise à M. le ministre des affaires sociales, du travail et de la solidarité.
Réponse publiée le 2 mars 2004
L'écart entre le nombre de cancers reconnus en maladies professionnelles (environ un millier par an) et le nombre de cancers présumés d'origine professionnelle (estimé par l'INVS en 1999 entre 4 100 et 8 200 chez les hommes seulement) reste très important. Cet écart est essentiellement l'indice d'une sous-déclaration qui caractérise l'ensemble des maladies professionnelles. La commission prévue à l'article L. 176-2 du code de la sécurité sociale qui a étudié cette question en 1997, 1999 et 2002 a toujours confirmé l'ampleur de la sous-déclaration, et le Parlement en a pris acte en fixant des montants élevés de versements compensatoires de la branche accidents du travail à la branche maladie (330 millions d'euros en 2004). Les préconisations de cette commission ont été reprises par les pouvoirs publics et les caisses de sécurité sociale : révision de la procédure de reconnaissance, actualisation des tableaux de maladies professionnelles, formation des médecins conseils, expériences régionales menées par les médecins inspecteurs du travail pour créer des réseaux de détection des maladies d'origine professionnelle, développement des consultations de pathologies professionnelles. Ces mesures ont eu un effet certain : le nombre de maladies professionnelles reconnues augmente très rapidement ; pour le seul régime général, on est passé de 10 000 reconnaissances en 1995 à 40 000 en 2002. Le projet de convention d'objectifs et de gestion entre l'État et la branche accidents du travail et maladies professionnelles du régime général de la sécurité sociale pour la période 2004-2007, actuellement en cours de négociation, comporte des engagements de nature à améliorer la réalité de la prise en compte des maladies d'origine professionnelle ; ainsi est-il notamment prévu : dans le cadre de la refonte du système d'information de la branche, la mise en place d'un dispositif d'analyse et de développement des connaissances en matière de risques professionnels et la diffusion de ces données ; l'évaluation en vue de son actualisation du dispositif des déclarations relatives aux procédés de travail susceptibles de provoquer des maladies professionnelles ; le développement des centres de consultations de pathologies professionnelles et leur mobilisation pour les actions pluridisciplinaires autour de la santé au travail ; la constitution d'un échantillon de victimes afin de connaître leur devenir et de tableaux de bord permettant de mieux suivre les taux de reconnaissance du caractère professionnel des sinistres ; le développement du suivi post-professionnel des personnes ayant été exposées à l'amiante et aux autres substances cancérogènes ; l'amélioration de la réinsertion des victimes, ce qui aidera à lever certaines réticences des victimes elles-mêmes à la déclaration ; la clarification des règles de coordination des régimes en matière de maladies professionnelles ; l'amélioration des connaissances médico-administratives des médecins traitants en matière de pathologies professionnelles.
Auteur : M. Simon Renucci
Type de question : Question écrite
Rubrique : Risques professionnels
Ministère interrogé : santé
Ministère répondant : affaires sociales, travail et solidarité
Dates :
Question publiée le 6 octobre 2003
Réponse publiée le 2 mars 2004