informatique
Question de :
M. Patrick Beaudouin
Val-de-Marne (6e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
M. Patrick Beaudouin rappelle à M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie que, depuis plusieurs années, est posée la question du monopole qui s'établit sur les logiciels au profit d'une entreprise américaine en raison du fait que ce qui est brevetable aux Etats-Unis ne l'est plus en europe. Les entreprises, surtout les PME, les administrations, en particulier territoriales, sont soumises à la position dominante du fournisseur. L'indépendance des entreprises comme de l'Etat est menacée. Le Parlement s'est ému de cette situation et deux propositions de lois identiques ont été déposées, à l'Assemblée nationale (n° 2437 - XIe Législature) et au Sénat (n° 117 - session 1999-2000), tendant à poser les règles de la liberté de la conception et de la commercialisation des logiciels. Il lui demande si le Gouvernement envisage de soumettre prochainement au vote du Parlement un texte assurant la garantie de cette liberté.
Réponse publiée le 2 décembre 2002
La position dominante d'une entreprise n'est pas illicite en soi, dès lors qu'elle n'est pas exercée abusivement au sens de l'article L. 420-2 du code de commerce. L'intervention d'une entreprise en position dominante sur le marché des logiciels ne saurait justifier la création d'une obligation pour les administrations et services publics d'adopter des standards de communication ouverts pour leurs systèmes informatiques. En effet, cette obligation, en ce qu'elle conduirait à fermer le marché aux fournisseurs de systèmes d'exploitation et d'applicatifs non développés sous standards ouverts, pourrait s'analyser comme une entrave à la liberté du commerce et serait à ce titre condamnable par les autorités de la concurrence compétentes aux plans national et européen. Il n'en reste pas moins que l'information de l'acheteur public sur la variété et la qualité de l'offre est importante pour lui permettre d'exercer ses choix en toute pertinence. C'est dans cet objectif que l'Agence pour les technologies de l'information et de la communication dans l'administration, placée auprès du Premier ministre, a été créée par le décret n° 2001-737 du 22 août 2001. Les missions de cet organisme consistent en l'identification des besoins communs aux services publics en matière d'équipements informatiques et de logiciels, le recensement de l'offre en matière de solutions et de standards, la promotion de l'interopérabilité entre systèmes d'information, l'encouragement à l'utilisation des logiciels libres et des standards ouverts. Dans la pratique, l'Agence pour les technologies de l'information et de la communication dans l'administration fournit sous diverses formes - guides techniques, formations, informations sur l'état de l'art - l'aide nécessaire à l'adoption de solutions logicielles propres à l'ensemble des responsables du secteur public. Elle correspond tout à fait à l'établissement public dont l'institution était préconisée dans l'article 4 de la proposition de loi n° 2437 déposée à l'Assemblée nationale. Un processus d'adoption des standards de communication ouverts par les systèmes informatiques publics a pu donc être initié sans recourir à l'édiction d'une obligation légale.
Auteur : M. Patrick Beaudouin
Type de question : Question écrite
Rubrique : Industrie
Ministère interrogé : économie
Ministère répondant : économie
Dates :
Question publiée le 16 septembre 2002
Réponse publiée le 2 décembre 2002