politique du tourisme
Question de :
M. Jean Tiberi
Paris (2e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
M. Jean Tiberi demande à M. le secrétaire d'État au tourisme les réflexions que le Gouvernement tire du rapport du Conseil national de l'aménagement et du développement du territoire (CNADT), notamment lorsqu'il signale le danger de monoactivité touristique menaçant le littoral.
Réponse publiée le 17 février 2004
L'honorable parlementaire souhaite connaître les réflexions que le secrétaire d'État au tourisme tire du rapport du Conseil national de l'aménagement et du développement du territoire (CNADT), en signalant notamment le danger de monoactivité touristique qui menace le littoral. Le rapport de la commission « littoral » du CNADT, rendu le 8 juillet 2003, s'inquiète de l'état actuel du littoral maritime français. Il constate notamment les trop fortes pressions qui s'exercent sur lui, dont le tourisme est souvent à l'origine. Celui-ci concourt ainsi à des déstructurations importantes au niveau économique, social et environnemental, et en particulier à la réduction des activités traditionnelles qui s'y exerçaient, au profit des activités balnéaires et de loisirs. Le rapport regrette également le manque de stratégie commune de la part des acteurs politiques et économiques sur ce territoire spécifique, riche et fragile. Il préconise une dizaine de mesures pour refonder la politique publique du littoral. La plupart des politiques de régulation ou de développement que l'État met en oeuvre pour diversifier les activités sur l'espace littoral relèvent principalement d'un processus interministériel orchestré par la DATAR auquel le secrétariat d'État au tourisme participe activement, mais sont aussi plus spécifiquement de la compétence d'autres départements ministériels (politique foncière, habitat, emploi, pêche, agriculture et cultures marines, politique portuaire, construction navale, filière nautique, extension du nombre de mouillages pour la plaisance). Le secrétariat d'État au tourisme est bien conscient que l'offre touristique est un assemblage de services, de prestations touristiques, de productions locales - agricoles, artisanales, industrielles, de paysages ou d'éléments du patrimoine -, sur un territoire et qu'il convient de conserver cette diversité pour renforcer son attractivité. Sa politique en matière de littoral s'articule autour du développement de la qualité, de la valorisation et de la durabilité. Le secrétariat d'État a mené dernièrement les programmes suivants : une meilleure connaissance de l'offre touristique littorale et de l'organisation de l'économie touristique des stations, la valorisation touristique des plages, l'extension de la saison touristique avec la campagne « Printemps littoral » ainsi que la réhabilitation de l'immobilier de loisirs et la requalification de l'habitat dans une stratégie globale de station. Le secrétariat d'État s'appuie sur l'Agence française d'ingénierie touristique pour la réalisation des études. Il conduit en outre des réflexions en groupes de travail avec les administrations concernées et les collectivités. Il pilote notamment le groupe de travail sur l'information du public sur la qualité des eaux de baignade, élargi de facto à la gestion active des plages et la surveillance des sources de pollution potentielles, qui pourrait déboucher sur une certification eau de baignade et plages. Il faut enfin rappeler le poids économique du secteur touristique sur le littoral. En 2002, celui-ci a été en France la deuxième destination touristique, avec un quart des séjours, et la première en nombre de nuitées (35,4 %), avec une durée moyenne de séjour supérieure à celle relevée dans les autres espaces. Les touristes y dépensent 123 milliards d'euros. C'est un secteur économique à très forte croissance, grand pourvoyeur d'emplois, et qui constitue une source importante de développement et de revenus pour les collectivités.
Auteur : M. Jean Tiberi
Type de question : Question écrite
Rubrique : Tourisme et loisirs
Ministère interrogé : tourisme
Ministère répondant : tourisme
Dates :
Question publiée le 1er décembre 2003
Réponse publiée le 17 février 2004