professionnels du spectacle
Question de :
Mme Ségolène Royal
Deux-Sèvres (2e circonscription) - Socialiste
Mme Ségolène Royal fait part à M. le ministre des affaires sociales, du travail et de la solidarité de son inquiétude sur la précarisation du statut des intermittents du spectacle. Alors qu'on aurait pu espérer que la rencontre au siège de l'UNEDIC prendrait en compte le rejet massif des mauvais accords du 26 juin, cette rencontre est restée purement formelle, elle n'a pas abouti à la modification du régime spécifique de l'assurance chômage des intermittents, mais a confirmé la régression sociale. 30 000 intermittents du spectacle vont se voir interdire la pratique de leur métier à cause de mesures régressives contenues dans l'accord minoritaire de juin 2003, sans mentionner les questions de l'emploi dans toutes ses dimensions : la précarité, le sous-emploi, l'exclusion, la sous-traitance en cascade, qui demeurent irrésolues. Un large débat doit être ouvert sur la couverture du risque de perte d'emploi et sur les conditions du retour à l'emploi en prenant en compte les solutions alternatives. C'est l'avenir de « l'exception culturelle » française qui est en jeu. C'est pourquoi elle lui demande de prendre en compte le malaise que révèle ce conflit quant à la place des artistes dans notre société et d'éviter d'aggraver leur précarité. - Question transmise à M. le ministre délégué à l'emploi, au travail et à l'insertion professionnelle des jeunes.
Réponse publiée le 30 août 2005
Le 13 novembre 2003, les partenaires sociaux gestionnaires du régime d'assurance chômage ont conclu des accords concernant le régime d'indemnisation des intermittents du spectacle. Ils ont été agréés le 12 décembre par arrêtés du ministre chargé du travail et sont entrés en vigueur au 1er janvier 2004. Ces accords s'inscrivent dans le cadre d'un plan d'économie global visant à rétablir la situation financière du régime d'assurance-chômage (déficit de 4,4 milliards d'euros en 2004 et déficit cumulé de 10,26 milliards au 31 décembre 2004). Pour sa part, le Gouvernement a institué pour l'année 2004 un fonds spécifique provisoire. Celui-ci permet aux personnes n'ayant pas la durée nécessaire à l'ouverture des droits au titre du régime des annexes VIII et X, mais qui ont 507 heures d'affiliation sur 12 mois, d'obtenir mensuellement une allocation dans l'attente de remplir les conditions pour s'ouvrir des droits aux annexes VIII et X. Ce fonds transitoire a été reconduit en 2005, avec quelques modifications assouplissant les conditions nécessaires à l'ouverture des droits. La mise en oeuvre des accords des partenaires sociaux et la mise en place du fonds spécifique provisoire par le Gouvernement s'accompagnent d'un renforcement des moyens de lutte contre les pratiques frauduleuses, à travers notamment un plan de lutte mis en place par la délégation interministérielle à la lutte contre le travail illégal avec l'appui de l'inspection du travail et de l'URSSAF. Par ailleurs, l'ordonnance n° 2003-1059 du 6 novembre 2003 relative aux mesures de simplification pour les emplois du spectacle, de la production cinématographique et de l'audiovisuel prévoit la possibilité d'un rapprochement d'informations entre les institutions des régimes complémentaires de retraite des professions de la production cinématographique et audiovisuelle et des spectacles, la caisse de congés payés de ces professions et les institutions gestionnaires du régime d'assurance chômage. Ces rapprochements de données permettront de vérifier la cohérence des informations, renforceront le contrôle du versement des contributions à ces différents organismes et permettront de déceler des fraudes éventuelles. Le décret d'application n° 2004-1332 précisant les modalités de mise en oeuvre de ces rapprochements d'information a été publié au Journal officiel du 8 décembre 2004.
Auteur : Mme Ségolène Royal
Type de question : Question écrite
Rubrique : Chômage : indemnisation
Ministère interrogé : affaires sociales, travail et solidarité
Ministère répondant : emploi, travail et insertion professionnelle des jeunes
Dates :
Question publiée le 1er décembre 2003
Réponse publiée le 30 août 2005