décentralisation
Question de :
M. Damien Alary
Gard (5e circonscription) - Socialiste
M. Damien Alary attire l'attention de M. le ministre des affaires sociales, du travail et de la solidarité sur l'avenir de l'Association pour la formation professionnelle des adultes (AFPA) dans le cadre du projet de décentralisation. L'AFPA est un organisme construit pour travailler sur le long terme. Ce long terme est nécessaire pour avoir des ateliers disposant d'équipements lourds - indispensables pour que le stagiaire se forme en situation professionnelle - et pour avoir des formateurs doublement professionnels - techniquement et pédagogiquement -, et donc aptes à mener les stagiaires à la qualification. Pour cela, il est nécessaire de recruter les meilleurs professionnels, de les former pédagogiquement et de les stabiliser (en contrat à durée indéterminée). Cette vision à long terme est une garantie de qualité. Elle permet de traiter les populations les plus en difficulté, public qui constitue la priorité fixée à l'AFPA par l'État (demandeurs d'emploi sans qualification), et de les mener à un diplôme d'État (le titre professionnel du ministère). Ce long terme est également une garantie d'efficacité (80 % des stagiaires placés dans les six mois). De plus, ce système à long terme est utile à court terme au système économique en sortant du chômage des dizaines de milliers de demandeurs d'emploi par an et en satisfaisant le besoin des entreprises qui embauchent largement des stagiaires qualifiés. Il lui demande donc comment une AFPA soumise à la concurrence et aux aléas conjoncturels d'un marché régional, privée des orientations fixées par la puissance publique, tenue à n'être que réactive, pourrait préserver sa spécificité et son efficacité liées à un travail construit pour le long terme.
Réponse publiée le 24 février 2004
L'honorable parlementaire attire l'attention de M. le ministre des affaires sociales, du travail et de la solidarité sur le projet de transfert aux régions des crédits finançant les actions de formation qualifiante des demandeurs d'emploi mises en oeuvre par l'Association nationale pour la formation professionnelle des adultes (AFPA). Le Gouvernement a décidé de parachever le transfert de compétences dans le domaine de la formation professionnelle en confiant aux régions la responsabilité de la formation qualifiante des demandeurs d'emploi. Comme l'a indiqué le Premier ministre lors de son discours de clôture des assises des libertés locales à Rouen le 28 février 2003, l'emploi restera de la compétence de l'État mais, localement, avec ses outils de formation, les régions doivent s'investir aux côtés des services de l'État. Pour la mise en oeuvre de cette politique, l'ensemble des outils de la formation professionnelle sera transféré aux régions qui deviendront les donneurs d'ordre de l'AFPA. Aussi, les crédits de l'État qui aujourd'hui financent les actions de formation en direction des demandeurs d'emploi ainsi que les prestations associées (hébergement, restauration et suivi médico-psychologique et pédagogique des stagiaires), menées par les centres de formation relevant de l'AFPA, seront transférés aux conseils régionaux. Le projet de loi relatif aux responsabilités locales qui a été voté par le Sénat le 30 octobre dernier, prévoit dans son article 8 le transfert aux régions des compétences donnant lieu à l'organisation et au financement, par l'État, de stages de l'AFPA. Le transfert aux conseils régionaux des crédits finançant ces compétences n'affectera en tant que tel, ni le statut d'association nationale de l'AFPA ni la convention collective applicable à son personnel. Il pourra s'effectuer, région par région, à partir du 1er janvier 2005 et, au plus tard, avant la fin de l'année 2008. La subvention nationale versée par l'État à l'AFPA sera recentrée sur les actions concourant à la politique de l'emploi sur les champs de la construction du projet professionnel des demandeurs d'emploi, l'offre de certification, l'accompagnement des mutations économiques et la reconversion des salariés ainsi que les actions de formation des publics spécifiques, qu'il s'agisse des détenus, des militaires, des résidents d'outre-mer ou des travailleurs handicapés. Une part importante du financement de l'AFPA continuera donc à être prise en charge par l'État au titre de ces actions. L'année 2004 va être consacrée à l'examen des questions soulevées par honorable parlementaire en particulier les formations d'intérêt national. En effet, le contrat de progrès 2004-2008 liant l'État à l'AFPA encadrera les modalités de ce transfert, les évolutions nécessaires de l'AFPA et l'accompagnement de l'État. Ces orientations seront ensuite discutées et négociées région par région dans le cadre de la convention tripartite État/région/AFPA, prise en application de ce contrat de progrès. Elle précisera pour chaque région les modalités et le calendrier des transferts ainsi que les évolutions demandées par le conseil régional s'agissant du schéma régional des formations de l'AFPA.
Auteur : M. Damien Alary
Type de question : Question écrite
Rubrique : État
Ministère interrogé : affaires sociales, travail et solidarité
Ministère répondant : affaires sociales, travail et solidarité
Dates :
Question publiée le 1er décembre 2003
Réponse publiée le 24 février 2004